Nous avons quitté l’aire de camping-car pour rejoindre Christophe, Elias mutique à l’arrière. Il le restera toute la première partie de journée et ne courra pas sur cette étape que nous réorganiserons au pied levé. Il nous dira plus tard avoir mal aux jambes. Il a couru comme un chef jusqu’à présent et sera libre de courir ou non sur la suite du parcours. Nous sommes arrivés peu avant Christophe à Védernat, tout petit hameau où j’ai pris sa succession.
J’ai commencé à monter sur un plateau qui offrait une vue magnifique et dégagée tant à l’Est qu’à l’Ouest. Les paysages changent et j’ai observé les premiers murets de pierres délimitant les champs. Nous sommes dans une région agricole avec de l’élevage de vaches et quelques ovidés observés en plein soleil regroupés sous un seul arbre. Les paysages sont très secs et brûlés par le soleil. J’ai cheminé sur la route du château d’Alleuze que je ne verrai pourtant pas en courant, cette ruine majestueuse sur un éperon rocher s’offrira à la vue de Hannah et Christophe un peu plus tard. J’ai poursuivi ma route, un œil sur le paysage qui en valait le coup, l’autre sur la carte IGN pour le plaisir de suivre ma progression et le dernier sur la montre pour m’assurer que je restais bien sur la trace, et ce jusqu’à La Barge, appréciant ce sobriquet ! Elias somnolant toujours, Christophe a pris son relais accompagné par Hannah a vélo. Ils ont dû grimper une très longue côté sur laquelle je n’ai pas réussi à passer la troisième. Hannah était pleine d’optimisme au début mais elle a dû mettre pied à terre et monter en poussant le vélo. Ses efforts ont été récompensés par la descente à 9 % qui s’en est suivie et par la vue des belles maisons qui m’auraient beaucoup plu, me dit-elle. Ils ont continué à redescendre vers le barrage de Grandval sur une route bordée d’accacias. C’était alors Hannah qui courait et qui a salué une groupe de cyclistes. J’ai appris lors de ma visite de l’église de Fridefont où je les attendais que la construction de ce barrage a nécessité de raser deux villages l’un étant submergé et les ruines de l’autre se trouvant actuellement sous une forêt de pins. Hannah a commencé une montée qui ne semblait pas si terrible mais s’est révélée infernale. Nous aurons d’ailleurs eu le dénivelé positif le plus important de la diagonale : 1366m. Hannah a été encouragée par le klaxon d’un tracteur. Elle a un peu marché à cause d’un point de côté mais a réussi à se remettre à courir. Elle a été doublée par le précédent groupe de cycliste, échangeant de nouveau quelques mots. Ces derniers s’arrêtant également à Fridefont pour leur pique-nique, Hannah a pu leur expliquer ce que nous faisions et j’ai également eu droit à leurs questions et à leurs encouragements. Hannah a terminé fièrement sa section en accélérant et je suis repartie, commençant ma section par un joli petit mur avant de suivre la route qui serpentait dans la campagne sous un soleil brûlant. J’ai vu durant la journée plusieurs chats dans les champs, sur des murets ou se cachant dans les broussailles à mon approche. Voulant tricher avec le soleil et souffler un peu, je me suis aménagée deux pauses dégustation de mûres, juteuses et chaudes de soleil, un régal ! Au bout de quelques kilomètres sur la route des thermes, j’ai été soulagée de voir le camping-car qui m’attendait un peu plus tôt que je ne le pensais et j’ai passé la main à Christophe, un peu inquiète de le voir repartir pour terminer sous une telle chaleur.
Arrivés à Fournels, nous avons été rejoints par Daniel puis par Christophe et nous sommes repartis en procession jusqu’au gîte pour nous doucher, nous régaler de crudités et faire une petite sieste. En fin d’après midi, Daniel a eu la gentillesse de nous emmener au supermarché le plus proche pour faire le plein de provisions. Nous avons de nouveau été ennuyés par les travaux de goudronnage et stoppés pendant une bonne demi-heure en plein soleil, plaignant la jeune femme qui faisait la circulation depuis le matin, subissant l’ardeur du soleil et la mauvaise humeur de certains automobilistes. De retour au gîte assez tardivement après nos emplettes, il nous restait ensuite à ranger le linge, les courses, préparer les sections de l’étape du lendemain avant de profiter d’un moment convivial pour fêter les 53 ans de mariage de Madeleine et Daniel : Champagne ! Pas le temps d’écrire le compte rendu...
Nous sommes redescendus nous garer sur la place du village et n’avons pas tarder à procéder à l’extinction des feux mais hélas la nuit n’a pas été très bonne peut être à cause de la chaleur. Réveillée à trois heures du matin et écrivant bien malgré moi le compte rendu dans ma tête, je me suis rendue compte que cette rédaction quotidienne m’aide sans doute à faire le vide avant de passer à l’étape suivante. Nous allons essayer à présent de lever le camp rapidement pour retrouver Christophe.