Christophe a quitté la ferme équestre sans rien oublier. Il lui a fallu 1km pour retrouver la trace. La première moitié de la section n’était pas agréable, entre deux villages endormis, à cause de la circulation matinale à proximité de Narbonne. La fatigue aidant, il est tombé, s’écorchant les mains, sur une portion au fort pourcentage d’automobilistes autocentrés et peu courtois. Il a commencé à apprécier après avoir franchi l’autoroute et en commençant à prendre un peu d’altitude. Nous sommes arrivés en même temps au point de rendez-vous où il a pu nous donner les belles figues et amandes trouvées en cours de route. De quoi nous remettre, Hannah et moi, de la grosse frayeur que nous venions d’avoir : un sanglier plutôt costaud a traversé la route juste devant nous et le cri de Hannah, qui s’était d’abord extasiée intérieurement sur la beauté de la bête une micro-seconde, m’a permis de freiner assez tôt et assez fort pour que cela ne reste qu’un coup de stress! Je suis repartie sans mon portable bien que pensant avoir fait le tour du propriétaire comme à chaque départ (casquette, sac, flasques, carte, barre d’amande, montre...et portable). Christophe me l’a redonné en me doublant un peu plus loin. J’ai pu trottiner presque intégralement sur cette portion, sereinement, du moins jusqu’au coup de téléphone de Hannah, paniquée, me disant que la route était dangereuse, sans visibilité ni bas-côté et que Christophe venait à ma rencontre avec vélo et gilet jaune. Nous nous sommes donc retrouvés un peu plus loin et j’ai commencé à courir tout au bord de la route devant la roue de mon ange gardien. Nous avons ainsi rallié l’aire de pique-nique où Hannah, rassurée par nos appels, nous attendait. Nous avons tout de même continué à porter le gilet jaune et à courir protégé par le vélo suiveur. C’est Hannah qui courait 8 kilomètres pour sa première partie et j’ai apprécié que la route soit assez plate pour ménager mes jambes. Nous avons de nouveau discuté, apprécié la végétation, les ruines de châteaux et les belles maisons des villages traversés. Un héron s’est envolé et a tourné un moment à nos côtés, nous laissant le temps de l’admirer. Nous nous sommes désolées devant les lits à sec des cours d’eau longés ou traversés. Le temps est passé assez vite, presque trop à mon goût, avant que je ne me remette sur mes jambes pour l’extraordinaire grimpette au col d’Extrême à l’altitude fantastique de 251m. J’avoue tout de même avoir marché sur la fin, en raison de la chaleur qui montait et me faisait me liquéfier sur place. Toute contente de me sécher, de me désaltérer encore et de manger quelques figues, j’ai laissé Christophe monter en selle pour accompagner Hannah sur les 5km de descente qu’elle a courus plus rapidement que sa première section mais qu’elle a trouvés fatigants ! Christophe a pris le temps d’une tartine de rillettes de thon avant de s’élancer sur la dernière longue section du parcours qu’il a qualifiée de régal malgré la grosse chaleur. Un petit vent de face à aidé à rendre la température supportable. Tuchan-Tautavel par la petite D39 : 4km d’ascension tout en lacets pour passer de 140 à 300m avant de redescendre dans la vallée de Tautavel. Il a pu faire une nouvelle cueillette de figues, violettes cette fois-ci. Toutes deux sommes reparties nous installer tranquillement au camping. Quand tout le monde a été rassasié et rafraîchi par une bonne douche, nous nous sommes rendus à pied en ville pour visiter le musée de la Préhistoire et faire quelques courses alimentaires. La visite du musée a été laborieuse, la fatigue et la chaleur nous engourdissant. De retour au camping, Christophe a pu enfin dormir tandis que je prépare le compte-rendu et que Hannah nous cuisine une salade de riz qui me fait déjà saliver. Nous allons prendre la direction de la piscine pour bien finir la journée. Il ne restera plus qu’à préparer l’étape de demain, la dernière avant de devoir reprendre pied dans le quotidien et la réalité avec qui nous avons un peu coupé les ponts.