Pour la première fois, Hannah s’est levée de nuit avec Christophe pour un départ à 4h55 sous les étoiles. Tout était silencieux et reposant, la route serpentant, surplombée par la roche d’un côté et donnant sur le ravin de l’autre. Les premières lueurs du jour ont été saluées par un envol de chauves-souris. Tous deux se sont arrêtés en remarquant un champ de figues de Barbarie à la sortie de Cases-de-Pène, à côté d’un panneau s’opposant à l’installation d’une usine de bitume. Pour les rejoindre, j’ai dû de nouveau emprunter une voie étroite dans un village et des passages réservés aux engins agricoles. Nous nous sommes retrouvés à Baho à l’issue de leurs deux relais sur la trace du parcours du Spiridon Catalan auquel nous avions participé en 2013. Le paysage à bien changé, un champ d’éoliennes s’étant invité dans la perspective du Canigou qui domine le parcours. Je suis repartie longeant un moment des routes sans bas-côtés et craignant les automobilistes puis me réjouissant de bifurquer ensuite le long du canal de Perpignan et de chemins agricoles. Après quelques difficultés pour nous retrouver à Canohès, je suis repartie avec Hannah et la chaleur de plus en plus présente. Cette fin de parcours a été un peu gâchée par la circulation et le comportement déplacé de certains que j’essaie d’ignorer mais qui ont particulièrement agacé Hannah. Christophe nous attendait à Alénya en charmante et féline compagnie. Hannah et moi nous sommes un peu attardées, la chatte peu farouche s’étant installée dans notre poste de pilotage après avoir fait le tour du propriétaire. Nous avons bien fait de reprendre la route pour entendre à l’arrivée sur le parking d’Argelès un compliment qui m’a rarement été adressé : « Mais, madame, vous êtes immense ! »… de la part de la responsable qui s’inquiétait juste de la place que nous allions prendre. A peine le temps de brancher le gaz que Christophe nous annonçait son arrivée imminente. Nous voici prêtes à rejoindre la plage avec banderoles et hourras, mais tellement douées en orientation que nous avons dû demander à Christophe de quel côté il voyait la mer pour savoir par où il arriverait ! Nous avons enfin pu accueillir le héros du jour terminant sa première Diagonale (c’était moi qui avais terminé les deux précédentes). Une bonne surprise : une plage moins bondée que les restaurants des alentours, une mer claire et accueillante dans laquelle nous avons eu plaisir à nous baigner pour savourer pleinement cette arrivée ! Nous avons quitté la ville en milieu d’après midi pour faire la route jusqu’à Palavas-les-Flots où nous attendaient une aire de camping-cars qui annonçait complet mais surtout un super restaurant réunionnais où nous nous sommes régalés loin de l’agitation (merci le Petit Futé pour l’adresse!!!) avant de faire un tour de ville de nuit et une bonne action en rapportant la carte bleue trouvée sur un trottoir jusqu’au commissariat. Ce matin, petit déjeuner de roi avant de reprendre la route vers la Lorraine.
Dans ma Diagonale, il y avait : de la course et un peu de marche, quelques grincements physiques, du partage, des rencontres, des paysages grandioses, des petites routes de montagne, du stress et quelques tensions vite noyés par la sérénité et l’apaisement du cheminement, de la fatigue, des parties de badminton et de dames, l’observation de la nature, du soleil et de la chaleur, des baignades, des surprises et des découvertes…. La liste serait trop longue ! Pour finir avec Higelin, comme nous commencions nos journées, disons : La vie, quoi ! Le bordel !