Au bout de 2km d’ascension en forêt, Christophe regrettait d’avoir pris les manches longues ce matin. Mais 4 ou 5 km plus loin, en passant un premier col à 1200m, il s’est finalement félicité de son choix ! Il a traversé le hameau de Brion d’où vient le fromage que nous avons acheté hier. Il a savouré sa solitude matinale, croisant une première voiture au bout d’une heure et quart de course. Les paysages étaient magnifiques et le calme était seulement troublé par les cloches des vaches.
Nous nous sommes retrouvés au Luguet où j’ai pris mon relais. L’altitude se fait sentir au niveau de la végétation : là les mûres ne l’étaient pas encore. J’ai cheminé en observant les oiseaux de proie qui tournoyaient en pensant à l’animation de Vulcania sur le premier envol d’un aiglon au dessus du Massif Central. Nous y avons découvert que les aigles peuplent de nouveau la région depuis le sud en remontant vers le nord. En arrivant à Bostberty, j’ai interrompu la partie de badminton de Hannah et Elias ; ce dernier n’a pas tardé à se préparer à partir. Il a attaqué tout de suite l’ascension du col de Chanusclade (1276m) où Christophe et lui se sont fait embitumer par des ouvrier en train de refaire la route. Hannah et moi avons roulé au pas derrière les engins le temps qu’il nous laissent un passage et continué sans accélérer à cause des gravillons. Malgré la douche, tous les deux gardent des traces de ce passage ! Hannah et moi avons dû manœuvrer sur une petite route suite à une erreur à un carrefour et ne sommes donc pas arrivées longtemps avant nos deux compères.
Je suis ensuite repartie seule pour la montée de deux cols successifs : celui de la Croix de Baptiste et de Baladour respectivement à 1229 et 1207m. J’ai beaucoup marché pour m’économiser, pensant aux 8 étapes qu’il nous restent à faire et à la journée de demain où nous aurons le plus gros dénivelé positif cumulé. Malgré la montée de 5 cols, nous aurons aujourd’hui le plus fort dénivelé négatif de notre Diagonale. Je suis arrivée à Chabassiaire sous les applaudissements de mes beaux-parents, Pascal et Dédé. Eux-mêmes avaient été accueillis par un chien très démonstratif qui a dû rentrer chez lui, grondé par ses maîtres. J’ai juste eu le temps de déposer mon sac porte-gourdes et d’enfourcher le vélo pour accompagner Hannah qui a parcouru 3,5km en descente, ce qui lui a parfaitement convenu comme mise en jambes. Elle a beaucoup aimé les beaux paysages offerts à nos yeux tout au long de la journée. Un triathlète à vélo a ralenti un moment à nos côtés, curieux de ce que nous faisions et nous disant qu’il ne voyait quasiment jamais de coureur sur le secteur. A Peyrusse, Christophe est reparti pour les 5 derniers kilomètres menant à l’aire de camping car sur laquelle nous nous sommes installés après quelques péripéties. Nous avons bénéficié du service traiteur Henriet et grandement apprécié de nous mettre les pieds sous la table et de profiter d’un bon moment. Nous allons faire les vidanges du camping car et préparer l’étape de demain (répartition des sections « ils sont beaux mes 10km de montée, qui les veut ? C’est une affaire à ne pas laisser passer, etc. » et entrée des points de rencontre dans le GPS du camping-car). Ensuite, farniente ! M’enfin… Ce sont des vacances tout de même ;-) !