Drôle de journée…
Christophe est de nouveau parti à l’aube. Il devait initialement courir 26 km et son étape en aura fait au final 33. Il a d’abord traversé des petits villages avant une longue section solitaire dans la Forêt domaniale d’Orléans.
Elias a eu énormément de mal à se lever et l’a fait de mauvaise grâce, ce qui nous a mis en retard. De quelques minutes, rien en comparaison de ce qui nous attendait : impossible pour moi d’accéder à Sully-la-Chapelle où nous avions rendez-vous ! De routes barrées en déviations impossibles, j’ai été au total au volant pendant presque deux heures, perdant patience… Nous sommes finalement convenus par téléphone que Christophe allait continuer à progresser sur le tracé et nous nous sommes retrouvés à Fay-aux-Loges. Les chaussons aux pommes et aux myrtilles trouvés sur place n’étant pas de nature à dérider Elias, nous avons changé l’organisation de la journée et les distances des relais. Je suis donc repartie pour 12km, l’esprit un peu morose. Merci aux endorphines fabriquées alors de m’avoir reboostée. La traversée de la Loire entre Saint-Denis-de-l’Hôtel et Jargeau marque symboliquement notre progression vers le Sud. Christophe est reparti ensuite jusqu’à Marcilly-en-Villette sous une chaleur de plus en plus accablante, heureusement tempérée par une section très agréable de 3km ombragée et bordée d’étangs.
J’ai couru la dernière petite portion de 8km la carte à la main, les noms de lieux-dits me permettant de suivre ma progression et de ne pas focaliser uniquement sur la chaleur. Amusée par le lieu dit La fringale, j’ai voulu prendre une photo et c’est alors que j’ai réalisé que je n’avais pas mon téléphone sur moi. J’ai craint un moment de l’avoir laissé tomber de mon sac à dos. Je n’ai donc pas pu immortaliser La Gloutonnière, pas plus que les moutons et les ânes salués dans les prés. C’est au niveau de Sainte-Hélène que Christophe et Elias m’ont dépassée et redonné le téléphone, simplement oublié. Il faisait bon à l’ombre des arbres et j’y aurais bien trouvé asile un moment mais cet exil temporaire m’aurait fait arriver encore plus tard. Hélas, le château de la Bohardière s’est dérobé à ma vue et à mon objectif, caché pudiquement derrière son mur et les arbres de son parc.
J’ai retrouvé les petites routes, bordées de grands arbres, typiques du parcours des 100km de Theillay sur lequel j’ai accompagné Christophe à plusieurs reprises. Peu avant d’arriver à La Ferté-Saint-Aubin un cycliste m’a demandé où il pourrait manger. Je lui ai avoué mon ignorance. Il a roulé à mon allure un moment, me questionnant sur nos exploits et m’informant des siens. Nous nous sommes quittés sur des encouragements mutuels. J’ai pris le temps de prendre le château en photo avant de rejoindre le camping où l’eau des douches est chaude mais qui n’est pas pourvu de Wifi… Le compte rendu attendra donc demain. Je croise les doigts pour que l’humeur d’Elias change d’ici là car cet après-midi, rien ne le tente : ni la piscine, ni l’Escape Game du château ni même le restaurant…
Pour clotûrer cette journée, le pneu avant du camping-car a crevé et nous avons passé pas mal de temps avec l’assistance et le dépannage. Nous appellerons le garage demain matin puis le dépanneur en espérant que tout pourra rentrer dans l’ordre rapidement. L’étape 9 semble compromise. Nous nous faisions une joie de courir sur le parcours du 100km des étangs de Sologne… il faut digérer la déception et gérer au mieux pour se remettre en course au plus vite… des nouvelles dès que possible.