Christophe est parti avec la frontale pour débuter une étape qui doit cumuler 1265 m de dénivelé positif. Il a eu plaisir à retrouver la végétation de montagne en approchant du col de Guéry (1268m). Dans cette ascension, des souvenirs du précédent Tour de France, restaient visibles sur la chaussée : « Juju, Romain, Thibault ». Un peu plus loin, un blaireau (qui ne s’appelait pas Bernard) a traversé la route devant lui. La section redescendait ensuite jusqu’au Mont Dore à travers les sapins.
J’ai commencé mon relais avec quelque appréhension pour les 6km d’ascension du col de la Croix Saint-Robert (350m de dénivelé pour atteindre 1440m). J’ai réussi à alterner marche et petit trot, n’étant finalement pas si ridicule par rapport aux nombreux cyclistes qui grimpaient. L’effort en valait la peine : des paysages magnifiques, l’odeur des alpages et de la végétation chauffée par le soleil, les vaches avec leurs cloches… Quel plaisir de retrouver la montagne ! Il est fort possible que ce col soit le point le plus haut atteint sur nos trois Diagonales. Ensuite, juste le plaisir de la descente en savourant les différents plans montagneux et la route qui serpente !
Arrivée à Moneaux, j’ai passé la montre à Elias qui était dans les starting-blocks. Son commentaire final sera : « ça va ! » même s’il a dû marcher un peu en côte. Cela ne l’a pas empêché de boucler ses 6,5 km en 4’46 de moyenne. Je suis repartie pour une section globalement en descente et aux paysages variés jusqu’à la petite ville médiévale de Besse-en-Chandesse. Tandis que Christophe bouclait le parcours du jour, Elias et moi avons pris de l’avance pour aller nous installer au chouette petit camping de Compains où nous attendaient des douches chaudes.
Christophe a couru d’abord à l’ombre avant l’ascension en direction du lac de Bourdouze. A la faveur d’une pause photo (bourdon sur chardon), un cycliste l’a passé. Juste le temps de rengainer le téléphone, il a rejoint ce dernier pour lui demander s’il faisait une Diagonale, l’ayant déjà remarqué quelques jours plus tôt. Le cycliste ne connaissait pas le Club/site des Diagonalistes mais s’est montré intéressé. Lui-même est parti des Ardennes pour rejoindre le Sud de la France en traversant le Massif Central. Après un ou deux kilomètres passés ainsi à discuter, Christophe s’est rendu compte qu’il n’avait pas vu le lac dont je m’étais dit qu’il ferait une belle photo. Il ne lui restait plus que 3km en descente le long d’un ruisseau en contrebas dans la forêt. En rentrant dans le village, il a tout de suite identifié le Bar associatif qui m’avait été recommandé par ailleurs par la gérante du camping.
L’étape a été bouclée de bonne heure et c’est bien car nous allons aller chercher Hannah à la gare d’Issoire en fin d’après midi. L’aventure continuera demain à quatre pour les cinq prochains jours.