Christophe a quitté le camping à cinq heures vingt, croisant deux jeunes gens qui l’ont salué d’un étrange « Bonne soirée ! ». Il a profité de cette première demi-heure avant le lever du jour, le moment qu’il préfère, avant de retrouver la petite route qui nous avait menés hier à Vulcania. Le passage sous le Viaduc des Fades puis sur le barrage EDF a été l’occasion d’une série de photos didactiques. S’en est suivie une longue grimpette (200m de D+ pour 4km) pour rejoindre les Ancizes, terme de la première section où nous nous sommes retrouvés.
J’ai pris le relais en commençant par la traversée de cette petite ville. Quel régal et quelle variété de paysages m’attendaient ensuite! Du plateau où j’ai couru un moment, j’ai pu me délecter de la vue sur la chaîne des Puys. Ensuite la route a serpenté à travers la forêt m’offrant fraîcheur et solitude. M’arrêtant pour saluer quelques Normandes égarées dans le bocage, je me suis aperçue que la clôture des belles était agrémentée de mûres dont j’ai fait un festin. C’est juste ensuite que Christophe et Elias m’ont doublée. J’ai béni ma propension à m’émerveiller de petits rien ainsi que mon regard de savoir tant englober de vastes paysages que capter la grâce minuscule d’une fleur ou d’un insecte. Reconnaissante à la nature de nous offrir quiétude et ressourcement, je suis sortie de mon cheminement contemplatif à Pranal (et non Prairal comme nous l’avions lu par erreur) où le camping-car était garé, vélo, coureur et accompagnateur presque prêts à démarrer. C’est cette section qui remporte pour l’instant la palme des plus beaux paysages !
Elias a ensuite démarré bille en tête à 4 au kilo, en descente, avant que la pente s’inverse et le contraigne à calmer le jeu. Il est passé sous le Viaduc de la Sioule, aux piles impressionnantes, et a rejoint Pontgibaud où Christophe a déposé le vélo pour repartir en courant. La pause a été de courte durée, faute d’un parking adéquat et la sortie de Pontgibaud n’a pas été des plus agréables en raison des rues étroites, des voitures mal stationnées et des côtes difficiles à monter en seconde !
Garés devant une vieille ferme à Bravant, nous avons attendu longtemps Christophe qui avait connu quelques erreurs d’aiguillage.
Après moins de 200 mètres, Christophe a dû faire demi-tour pour revenir sur la trace, premier épisode de jardinage d’une longue série. Ce furent ensuite six longs kilomètres orientés Sud/Sud-Est avec en continu le Puy de Dôme en vue comme fil conducteur. Il lui restait alors deux kilomètres bien agréables en forêt jusqu’à Ceyssat avant de finir sa section sur une route étroite et buccolique à souhait.
Je suis repartie pour une toute petite dernière section, profitant encore de quelques savoureux points de vue mais commençant à fatiguer bien que le dénivelé fut moins important qu’hier.
C’est avec bonheur que j’ai rejoint Elias et Christophe prêts à s’installer sur le camping de la Haute Sioule à Saint-Bonnet-près-Orcival. Les poulettes y courent en liberté et nous sommes bien contents d’avoir pique-niqué à une heure normale et de pouvoir maintenant profiter d’une bonne douche et d’un peu de repos. Ensuite nous préparerons l’étape de demain et irons faire un tour au marché de producteurs locaux, sur la place du village, en fin d’après-midi.