Après une courte nuit en raison de la chaleur, du manque d’air et des soirées animées du camping, nous sommes repartis plutôt discrètement. En effet, Hannah et Elias, assez bien élevés pour le coup, ont décliné ma proposition de suivre le camping-car, klaxonnant pour rameuter les foules, en chantant la chanson des tongs… C’est bien de se rendre compte qu’il existe toutes sortes de vacances et sur cette constatation, nous nous en sommes retournés à notre tranquillité. J’ai imaginé le plaisir de Christophe à repasser sous le viaduc de Millau à l’aube et la montée au col de Tiergues a ravivé des souvenirs remontant à onze ans. Nous nous sommes retrouvés près d’un panneau estampillé Shadock et j’ai alors entamé la descente sur Saint-Affrique savourant de progresser gentiment sans trop fatiguer les jambes. Le contraste entre les plateaux de l’Aubrac, découverts dernièrement, et la traversée de la ville m’a saisie sans m’empêcher toutefois de profiter de la vue sur le vieux pont de Saint-Affrique qui existait déjà en 1368 et a été reconstruit sous sa forme actuelle en 1418. Il est apparemment reconnu comme l’un des plus beaux ponts médiévaux de France. J’ai continué ma progression et aperçu le camping car plus tôt que prévu, garé en surplomb de potagers, le long d’un joli canal d’irrigation. Hannah était prête à démarrer et je suis rapidement remontée sur le vélo pour l’accompagner sur 5 kilomètres en bavardant agréablement. Elle s’est sentie un peu fatiguée aujourd’hui, avec quelques courbatures, mais elle a apprécié sa portion en descente douce. Nous avons vu d’assez gros poissons dans la Sorgue, que nous longions, et nous sommes rappelé les petits qui avaient béqueté ses pieds la veille au bord du camping. Christophe nous attendait à la sortie de Lapeyre, y’en n’a pas deux comme lui. Contrairement aux deux derniers relais, il allait faire une longue montée et c’est sans aucun doute lui qui aura fait la plus grande part du dénivelé positif d’aujourd’hui avec la montée au col de ce matin. Après le sommet et un petit plateau, nous sommes arrivés à Gissac, rapidement rejoints par la famille puis par Christophe. Elias, souffrant de coups de soleil, suite au canoë, et restant en tongs, nous avons réorganisé la fin d’étape. C’est ainsi que je suis repartie en trottant aux côtés de Hannah sur une nouvelle portion descendant en pente douce. Nous avons fait une petite halte aux Bains de Sylvanès où le camping-car nous a doublées. Ces bains ont été construits par des moines cisterciens au XIIème siècle et sont restés en activité jusqu’à fin du siècle dernier. A Fayet, dédaignant le panneau nous incitant à ralentir pour prendre l’apéro, Christophe a proposé de terminer aux côtés de Hannah. Ils se sont ainsi partagé les 6 km restants pour arriver au camping. Elias et moi avions installé le camp et dressé la table de pique-nique avec les victuailles préparées et apportées par notre service traiteur préféré qui, pour le coup, a assuré une livraison à 200km de leur camp de base ! Dans l’après-midi, nous nous sommes dit au-revoir et avons laissé Elias, qui arrête là sa participation à la Diagonale pour remonter demain en Lorraine avec ses Grands-parents. Nous ressentons des sentiments mitigés entre tristesse de nous retrouver à trois et joie de savoir qu’il va pouvoir vivre une semaine de belles expériences à Sion. Nous sommes allés nous rafraîchir pieds et mollets dans le Dourdou et allons préparer la journée de demain avant un repos bien mérité !