L'Hexagone en courant... en famille et en diagonale(s)
Je fais part à Nathalie du problème qui me mine : ce point de côté qui me tord les abdos, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, "à 10h10 et 5cm au-dessus du nombril", dès que la pente de la route s'abaisse. Le défaitisme se lit sur mon visage... et dans mon allure : je stoppe net dès l'entame de la descente du viaduc, contraint à marcher, à m'arrêter, pour tenter de décontracter mon diaphragme avant de repartir à un rythme de tortue. Pendant ce temps, Sonia Furtado prend le large, privilégiant le bas-côté de la route pour soulager ses cuisses. Elle a vraiment l'air facile, qui plus est sans accompagnateur ! Ce contraste contribue à m'abattre encore un peu plus. Fidèle au pragmatisme que je lui connais et que j'admire, Nathalie trouve les mots justes. Je ne dois pas hésiter à marcher. Il faut me décontracter. La course n'est absolument pas "perdue" ou "foutue" (j'ai du utiliser ce mot, j'imagine). Le temps passé à souffler, à me refaire une santé, n'est pas du temps perdu. M'obstiner maintenant conduirait à en perdre bien plus ensuite... Je "sais" tout cela. Mais le savoir ne suffit pas. Il faut que je l'éprouve dans ma chair pour que mon corps - et pas seulement la tête - le sache. Et qu'il s'en souvienne durablement, j'espère ... ou bien, je change de ministère
Après avoir grimpé les 2,9km à 4,5% en 18'40 (Vmoy : 9,3km/h), je descends maintenant péniblement à 11,3km/h de moyenne. Alors que j'imaginais naïvement pouvoir "fondre" sur Saint-Georges à 15km/h, au minimum, il me faut 16' entrecoupées de pauses marchées pour accomplir la descente symétrique de la montée, soit 3km à 4,8%. Seul point positif : les douleurs musculaires attendues dans les cuisses et que je n'avais pas rencontrées à l'entrainement, malgré des sorties assez exigeantes, ne semblent pas devoir se manifester. Mais - puisqu'on en parle - alors que nous entrons dans St-Georges de Luzençon, ce sont des crampes dans les cuisses qui me clouent sur place. Je dois me tenir à la balustrade qui borde le trottoir. Explication la plus plausible : "effrayé" par ce point, auquel je prête une origine digestive, j'ai cessé de m'hydrater depuis le passage sous le viaduc, voire un peu avant, et mon organisme me le rappelle opportunément... et violemment ! Il faut boire, gars, ou tu n'atteindras jamais Millau debout ! Sauf à faire demi-tour et rentrer penaud, en marchant, "à la maison"... une idée qui commence à pointer le bout de son nez, sournoisement.
Je m'étais régalé à l'avance de cette portion d'environ 7km de faux-plat montant... que je ferai finalement sur les genoux Au ravito du km55, je m'arrête pour prendre St-Yorre et Coca. Sans prendre garde au temps "perdu". Le "mode compétiteur" est débranché désormais. Reste à trouver un autre mode capable de le remplacer. Il reste tout de même 45km à faire. Et le moral n'en finit pas de chuter. Nathalie trouve à nouveau les mots justes, me voyant désemparé et prêt à jeter l'éponge. A mes "à quoi bon ?!" et autre "ça sert plus à rien !", elle oppose un sage, calmant, enveloppant, amoureux et ferme à la fois - ça fait beaucoup, je sais... j'ai attentivement revisionné la scène pour être bien sûr - "la course que tu voulais faire n'est plus envisageable ; soit ! maintenant, tu vas finir TA course et t'autoriser à en être fier, quel que soit le chrono (que tu peux aussi bien arrêter)." J'accuse le coup. Ravale ma fierté. Sans éprouver aucun trouble digestif (plus grand chose à avaler). Déborde en silence - certaine éducation oblige - de reconnaissance pour ma moitié de caillou. Et reprends la course où je l'avais laissée. Je ne stoppe certes pas le chrono - faut pas trop en demander, non plus - mais m'autorise à ne plus être affecté par la chute désormais effrénée de ma vitesse moyenne. Les 12,7 km/h de la première moitié de course, qui étaient sensés baisser légèrement à compter du 60ème km, ont fondu comme neige au soleil. J'approche maintenant des 12km/h - Seb va donc bientôt me passer - et finirai sans doute, à ce train, autour des 10km/h. Impressionnant ! Ce qui m'impressionne surtout, c'est de pouvoir contempler ce spectacle, cette monumentale débâcle, avec un détachement dont je ne me savais pas capable. Ma victoire du jour résidera donc dans l'acceptation de l'échec. Plus précisément, dans l'inespérée capacité à relativiser l'échec chronométrique... pour mieux apprécier une fin de course sans objectif. Une grande première ! Et un triomphe forcément modeste et tout intérieur Sur ces entrefaites, un coureur nous dépasse en me lançant un jovial (5 minutes plus tôt, j'aurais pensé "goguenard") "Salut, Hermagot ! " Je salue à mon tour Phil84 que je savais parti pour un objectif sous les 9h et qui me semble étonnamment frais ! Et, ma foi, ce spectacle rafraîchissant achève de me regonfler le moral, à défaut de booster une allure qui hésite toujours entre marche pénible et trot poussif.
Le ravito de St-Rome, au 60ème km, est passé en trombe . Nathalie profite d'un mini casse-croûte au jambon. Pour moi, rien ne passe plus, hormis... Cocassaintyor. J'ai hâte d'attaquer la bucolique à souhait portion de D3 qui mène à Tiergues, avec sa petite épingle à cheveux qui nous ferait presque nous sentir dans les Alpes. Et la dite routelette qui devait me plaire ne me déçoit pas MAGNIFIQUE paysage et délicieux effort, si particulier, de la grimpette en mode crémaillère. Seb et son accompagnateur Dominique nous passent tranquillement, alors que la première épingle est en vue. Nous échangeons quelques mots, quelques blagues. Seb me propose à nouveau, comme lors des 24h de Puttelange, un cachet "pour les règles douloureuses" Mais, ce n'est pas nécessaire. Dans la nuit puttelangeoise, le Spasfon m'avait permis de repartir ; cette fois, le problème n'est plus d'ordre digestif. D'ailleurs... quel problème ? Seb continue malgré tout à m'encourager - il ne peut pas croire, sans doute, que j'aie abandonné l'idée de faire un temps - et j'en fais autant : "Allez, Seb ! Tu vas nous faire un super chrono !". J'ai l'impression de regarder cette scène "de l'extérieur". Elle a quelque chose d'irréel : je souhaite sincèrement à Seb de réaliser un très beau chrono, tout en ayant fait le deuil du mien. Son chrono m'importe - il m'enthousiasme même ! - tandis que le mien gît tel un concept vide, quelque part aux abords de St-Georges [ ndlr : le dragon millavois était plus féroce qu'il n'y paraissait et nous aurions peut-être dû planquer quelque Baby Graoully dans le petit panier de Nathalie pour le lâcher au moment opportun sur l'écailleux fumant de Luzençon]. Je n'en ressens aucune amertume mais une sensation étrange. L'impression d'être absent à ma course, laquelle est de plus en plus marchée - comme, en juin dernier, les 4 dernières heures des 24h de Puttelange - sans que je puisse dire, là encore, si c'est par manque d'énergie ou par lassitude.
A l'approche du col de Tiergues, je tâche de me remobiliser un tantinet. Un peu de tenue, que diable ! De l'autre côté de la route, à quelques encablures en avant, voici le premier qui entame le faux-plat concluant la remontée de St-Affrique, avant de plonger sur St-Rome. J'encourage et félicite Michaël Boch au passage, mais il est concentré et n'entend pas. Alors que nous entamons la descente sur St-Affrique, et avant que ressurgissent les points de côté (ils changent de côté régulièrement, sans doute de peur que je ne me lasse ou m'habitue), je rappelle à Nathalie le pronostic que je lui avais annoncé le matin même. Et c'est effectivement Ludovic Dilmi qui pointe en deuxième position derrière Michaël, avec un retard assez conséquent. Ouaip ! Gagné ! Faut fêter ça ! Aussi sec, n'écou(r)tant que mon ramage, le vilain point de côté du 40ème réapparaît, me figeant sur place derechef, éperdu de le retrouver, et paré à derechef en baver.
Comme pour descendre la côte du viaduc, au 50ème, j'alterne marche pénible - p..... de point ! - et trot poussif. En face, les premiers, puis les suivants, remontent vers Tiergues, la foulée alerte, pour la plupart. Je me fais passer. Repasser. Arrive à St-Affrique tout amidonné. La traversée de St-Affrique est sans saveur. Il me semble qu'on passe à un ravito. Pas vraiment sûr... Nathalie prend un peu d'avance pour grimper un petit coup de cul marquant la sortie du centre-village. Je la rejoins un peu plus haut. Le pourcentage ne m'indispose pas. Tant que ça monte... Pourtant, je commence, en montée aussi, à incorporer de la marche afin de repartir moins lentement. Il ne s'agit pas de calmer/chasser la douleur - le point ne se manifeste qu'en descente - mais de casser la monotonie. Plus de compétition, plus de concentration, plus de motivation. Et pourtant je suis bien là. Saisi par l'étrangeté de la situation. Les jambes continuent à tourner toutes seules jusqu'au moment où la tête prend le relais. C'est cyclique, apparemment. Je n'ai pas cherché à déterminer la fréquence, mais il y a une sorte de "réveil" périodique, un "killing leit(de)motiv" - (du) genre "mais... qu'est-ce que tu fais ici, au juste ?!" - avec comme effet immédiat : une nouvelle section marchée, un nouveau coup d'arrêt. Nous nous reprenons à tour de rôle, avec 2 ou 3 autres coureurs, apparemment pris dans le même cycle infernal. En arrivant au col, j'ai la bonne surprise - et je (la) "beugle" d'ailleurs comme un sauvage, sans comprendre ce qui me prend - d'être encouragé par Chantal et Jean-Pierre "Devegan", puis, un peu plus haut, par Vincent "Le Squale" et - moins joyeux , même si je ne mesure pas sa tristesse sur le moment - Vincent "Gouzy" qui a abandonné en haut de Tiergues, au 65ème km. Nous parcourons rapidement le faux-plat dans lequel nous avions croisé Michaël Boch à l'aller et commençons la descente sur St-Rome.
La route est très étroite et semble envahie, dans l'autre sens, par les coureurs et leurs suiveurs qui, la plupart du temps, poussent leur vélo devant eux. Beaucoup nous encouragent au passage. Je tends la main pour remercier et tente d'esquisser parfois un sourire... plus pour donner du coeur aux courageux qui ont encore de longues heures devant eux, que pour exprimer le plaisir ou la fierté. Ces félicitations, paradoxalement, je dois me concentrer pour ne pas les recevoir comme autant de gifles - vs - de la même manière qu'après l'arrivée, il me faudra prendre pour ce qu'elles sont les félicitations sincères des copains et (presque) garder pour moi ce que je pense de ma "perf". Ca fait partie de mon boulot du jour. Ne pas tout mélanger. Ne pas insulter la générosité de ces personnes qui méritent mon respect plus que moi leurs chaleureuses acclamations. Chaque chose en son temps. La rédaction d'un CR aura, dès que possible, la fonction cathartique dont j'aurais bien besoin dès maintenant. Quitte à prendre mes lecteurs en otages. Ils comprendront. Comme disait Pascal : "sans me mettre la pression, j'en fais le pari." Dans l'immédiat, recevoir. Puis, plus tard, virer ces pierres de mon coeur. Quand elles ne feront plus le poids. Ce chemin, ou D3, non d'Ormuz mais de Damas, nous ramène à St-Rome où le ravito me semble plus bordélique encore qu'à l'aller ... à moins - c'est plus plausible - que je sois entré depuis quelques km dans une sorte de crise d'ingratitude, qui aurait visé dans un premier temps les coureurs enthousiastes croisés dans la descente de Tiergues et prompts à donner de la voix, puis maintenant, les bénévoles qui ne ménagent ni leur bonne humeur ni leur patience pour satisfaire ces mêmes forçats de la route... que nous sommes. Je ne m'attarde pas à cette pensée - me (conce)voir en ingrat double - qui m'alourdirait davantage encore, mais chope illico presto 2 gobelets de Saint-Yorre, un pour le gosier, l'autre sur la caboche. Qui, du coup, fait des bulles. Encore un petit Coca sul' pouce et c'est reparti pour une fin de calvaire tranquille, après cette 8ème et avant-dernière station.
On n'est pas déjà passés par ici ?! Where have i known you before ? Cette section est décidément la plus cassante du parcours. Un paradoxe... sur le papier : entre 7 et 8km (au feeling, je dirais : 7 à l'aller et 8 au retour) avec un tout petit 1% de pente. Mais ce dénivelé a la particularité, comme parfois le vent lors des séances d'entrainement, de garder un signe/sens constant... à l'aller comme au retour [ ndlr : sa valeur algébrique reste obstinément fixée à +1% (disons : +o,8% ; mais au point où on en est ), imposant au coureur qui transposerait ici sa prépa Baho-St-Estève de revisiter indéfiniment la Cascade d'Escher en alignant les allers/retours (D+/D+) entre les 2 saints immaculés. Une paille pour qui s'est habitué à vivre avec une tripoutre dans l'oeil. Une bagatelle pour qui avance (sur) ses idées avec des attelles. ] Je crois bien avoir lu ça dans tous les compte-rendus de Millau publiés sur le site ADDM : ce passage semble le plus difficile à beaucoup de coureurs qui ont l'impression de monter à l'aller (où ce n'est pas une impression) comme au retour (où c'est censé en être une). En outre, cette section monotone n'en finit pas Seul rayon de soleil au tableau, mais pas des moindres, nous croisons beaucoup de coureurs amis, connus de visage ou de forum voire moins superficiellement, qui nous interpellent... notamment Jérôme, du CCC (Courir à Courcelles-Chaussy, le club de Nathalie), qui court son énième Millau en compagnie de son père et de son frère licencié dans le Gard, à Vergèze, comme Philippe "Calimero", rencontré via le forum Courirdanslesvosges. Le Monde de la CàP est décidément tout petit Cette joyeuse évidence nous requinque et m'emplit d'une douce et fleurie... et apathique énergie Pile poil ce dont j'ai besoin pour attaquer la montée au viaduc, la dernière station.
La traversée de St-Georges se fait dans la bonne humeur, pas trop vitreuse, mais avec le retour des crampes dues à la déshydratation... comme si un micro-climat très-très-très-localisé me déshydratait - vlan ! splotch ! d'un-coup-un-seul - au passage de cette portion de rue où les trottoirs sont garnis de balustrades pour me permettre de m'y appuyer. Mais la crampe dure... et les cuisses - puis les mollets désormais (plus on est de mous...) - durcissent. Je dois faire une bonne petite pause avant d'attaquer la grimpette au viaduc... à proprement grimper. La montée se fait donc proprement, incluant toujours ces pauses marchées, initiées à la sortie de St-Affrique. Des coureurs continuent à me passer. Sans que ça me fasse ni chaud ni froid. A un moment, dans la montée de Tiergues, nous avions été pointés à la 40ème place. Cette place-là, symbolique à souhait pour l'année de la 40ème édition et de nos communs 40 printemps, eût été un clin d'oeil de nature à me réjouir. Mais, elle n'est plus accessible. Il n'est sans doute pas neutre que le point dévastateur - que cette infamie démillavante de foutue crampe abdominale - soit apparu au... 40ème km. Pour nous "imposer" un Millau sans vin - 3x40 - squatté par un quatrième 40ème qui me fit rugissant... de déplaisir. Au passage sous le viaduc, nous croisons Tonio, du forum ADDM, qui nous salue et que nous saluons joyeusement. Comme les nombreux coureurs que nous croisons encore, de manière plus discontinue que dans la descente de Tiergues, Tonio m'inspire un mélange d'admiration et d'incrédulité. Nous venons de franchir le 90ème : c'est fini ! Ils en sont au 50ème et vont avancer "à peu près" seuls toute la nuit ! Comment font-ils pour supporter un effort aussi long, le plus souvent sans accompagnateur et sans encouragements de la part de spectateurs qui seront pour la plupart allés se coucher ?! C'est un lieu commun que de dire qu'au-delà du marathon, la tête remplace les jambes - perso, j'aurais bien gardé encore un peu les jambes, mais bon... - et ces coureurs-marcheurs [ ndlr : la méthode Cyrano, très prisée dans ce microcosme, fait un tabac sur 100 comme sur 24h... c'est avoir du nez que de l'adopter ] de longue durée en font régulièrement (à longueurs de 24h, 48h et plus) la brillante démonstration. RESPECT. La descente du viaduc vers Creissels se fait en courant avec des pauses marchées... mais également des arrêts plus tendus/crispés, pour étirer des crampes de plus en plus invalidantes. J'ai beau boire... il semble bien qu'il soit trop tard. Mon short, initialement noir, est désormais blanc du sel dilapidé en cours de route. Mais le ton général de ce billet m'indique que j'ai dû recompléter les stocks. La traversée de Creissels m'enthousiasme à peu près autant que celle de St-Affrique un peu (une éternité) plus tôt, me confirmant que je n'ai pas par hasard élu domicile dans un hameau de 500 âmes. J'ai droit aux encouragements de Sylvie Peuch que je rejoins et salue au dernier ravito, croyant avoir reconnu (de dos) Anne-Cécile Fontaine ( ). Je fais ensuite les premiers des derniers km (mais vous connaissez comme moi les écritures, i.e. très imparfaitement) en la gardant quelque temps en point de mire - mais elle file comme le vent ! - jusqu'au Pont Lerouge qui nous fait franchir une dernière fois le Tarn pour entrer dans Millau.
A l'approche de la Place du Mandarous, la vitesse augmente... presque dangereusement : on n'est pas loin de la VS24. Ca sent l'écurie. La poêle à frire décodeuse et libératrice. La douche désodorisante, désalinisante et décontractante. Le houblon du black floyd et le blé dans le pré. La fraîcheur de l'innocence et la candeur retrouvée. L'arrivée, enfin ! Le km 99 est affiché - ils le sont tous depuis le 95ème - à l'entrée du blvd de la République qui remonte vers le Parc de la Victoire. A quelques encablures de la grille du parc, je me fais encore doubler par un coureur. Si ça peut lui faire plaisir... ça ne fait guère croître en moi l'ire M'en fous. Me fous d'tout. J'en ai fini ! Une certaine aigreur, accumulée patiemment et bien malgré moi depuis bientôt 60km et qui me pourrissait depuis lors la jugeotte voire la capacité à profiter du moment [ note du gars heureux d'en finir et que sa joie rend un peu exFélixant, aussi on tâchera de pas trop lui en vouloir : un peu comme si le fiston Chedid, inspiré par quelque maître poète disparu, partait à la pêche au lapin pour s'en faire finalement poser un et se voir imposer un mariage contre nature ] se fait la malle enfin, me permettant de me retrouver... et de retrouver l'envie de continuer à partager ce week-end magique, saisi en Noir & Blanc. Nathalie donne de la voix, avant d'être aiguillée vers le couloir prévu pour les accompagnateurs. Je m'engouffre - à près de 11km/h - sous les platanes de l'Allée de la Victoire qui conduit vers la salle des fêtes où est jugée l'arrivée. Et à 50m de l'arrivée, gag ultime, je suis stoppé net, tétanisé par de monstrueuses crampes. C'est tellement idiot - à ma posture franchement (herma)grotesque s'ajoutent les encouragements des spectateurs massés sous les platanes et qui donnent de la voix pour me faire repartir - que j'éclate de rire et repars vaille que vaille, sans pouvoir plier les genoux, avec des jambes raides comme des piquets qui me donnent l'allure d'un pantin désarticulé. Je rentre dans la salle des fêtes, passe sous le portique et me laisse faire : bip... bip... biiiiiippp... un sac... un diplôme (déjà!) : 9h36'50... des sourires... Merci ... je descends de l'estrade, sur laquelle la succession des arrivées se poursuit (elles se poursuivront jusqu'au lendemain, 9h30 ; le dernier arrivé pointant en 23h30 !!!) et me dirige vers la sortie pour retrouver Nathalie.
Je passe rapidement (j'écourte méchamment) sur la 1/2h passée au stand des kinés où j'ai bien ri et plaisanté en même temps que je hurlais (Rrhhhâââ... Non, l'autre !!! c'est l'autre, maintenant !) comme une "chochotte" (honteuse) alors que le kiné tentait tout ce qui était possible pour faire passer des crampes semblant vouloir investir l'intégralité de mon corps affaibli. Heureusement, restait l'esprit. Et on a bien ri
Nathalie et moi avons ensuite retrouvé les copains - Seb et Dom, Renaud - pour une bonne bière méritée et, plus tard, dans la salle des fêtes, Chantal, Gouzy et Devegan.
J'ai également discuté avec Pat38, stoppé en cours d'épreuve par une tendinite du TFL , et trop peu à mon goût avec Emmanuel Fontaine, venu me féliciter à l'arrivée. Déçu après coup de ne pas avoir pu échanger plus avec Emmanuel ou encore avec Vincent "Le Squale" que nous n'aurons finalement pas revu et à qui je tenais à offrir une bière. Il avait des tonnes de choses à me raconter sur Millau et j'étais configuré en mode éponge, comme le week-end suivant où je devais faire la connaissance de Denis Dupoirieux. Mais ce n'est pas grave. Il y aura bien d'autres occasions. En attendant... j'ai fait Millau. Et j' y reviendrai ! Parce que c'est Millau