Initialement, je devais aller à Cheverny avec un collègue. Celui-ci s'étant désisté quelque semaines avant l'échéance, c'est en couple que nous sommes finalement partis, Nathalie prenant la place laissée libre par Philippe.
Samedi 2 avril, 10h.
Nous laissons Hannah et Elias aux bons soins de Grand-Maman. Marion, quant à elle, part demain en voyage en Italie avec son Collège. 6h d'autoroute plus tard, nous arrivons à Blois, où l'on tournicote un peu avant de trouver une place de parking et d'aller déposer les bagages à l'hôtel. S'ensuit une petite promenade apéritive dans Blois et ses ruelles étroites aux maisons à colombages.
A 18h, nous sommes au village-marathon de Cheverny pour y retirer le dossard, le T-Shirt technique
(flo/flan/qué des inévitables Tintin et Haddock) et... la bouteille de Cheverny
A 18h30, nous retrouvons les mosellans Jean-Raphaël et Sabine pour la Pasta Party, servie dans l'Orangerie du Château. Jean-Raphaël est ici pour courir - et fêter - son dixième marathon. Le repas est animé par le groupe local des
Big Bedaines. Un surplus de watts et d'ambiance est assuré à notre table par un gentil trublion nordiste (GTN) à la voix de stentor qui s'avère connaître le répertoire des dites big bedaines et s'autorise à le revisiter facétieusement, pour la plus grande joie des convives. Pendant ce temps, Tintin, Haddock, Tryphon, et les Dupondt, sans doute mandatés par les RG, passent de table en table pour y recueillir et/ou dispenser des informations diverses et variées. Ambiance bon enfant, festive et familiale.
20h30. On se rentre gentiment à Blois, pour un doliprane (très sympa, cette soirée, mais aussi très bruyante et, par conséquent, guère de nature à arranger un début de mal de crâne déjà favorisé par 6h de route sans clim' en plein cagnard) et un gros dodo.
Dimanche 3 avril, 7h.
Réveil au son de la gouttière : plic-ploc... Météo-France avait vu juste : blotti entre un samedi et un lundi estivaux, ce dimanche sera gris et pluvieux, avec un petit 10°. Pas de vent toutefois. C'est déjà ça. Après un petit-déj avalé sur le pouce, nous chargeons la voiture et prenons la direction de Cheverny. Là, je retrouve rapidement Jean-Raph et nous trottons un peu pour faire chauffer la machine, ou à tout le moins pour éviter qu'elle ne refroidisse trop sous le crachin qui débute et menace de s'installer. Puis, alors que l'heure de l'ouverture des grilles du château approche et que les coureurs se rassemblent, je vais à la rencontre des
ADDM présents : Renaud45, Pascal, Pascal P, Pompier22, Jjboy45 et Jojo57 - eh oui, 57 ! - accompagnée de son mari. C'est quand même bien de pouvoir enfin mettre un visage, voire une personnalité, sur un avatar
Après quelques minutes passées à discuter et à grelotter, les grilles s'ouvrent et nous nous égaillons dans le parc du Château en direction de la ligne de départ.
9h moins des poussières.
Je me poste sur la ligne de départ, aux côtés d'un coureur non-voyant et de son accompagnateur. Ce dernier me demande tout-à-coup s'il peut me confier 1 minute "son" coureur, juste le temps de satisfaire un besoin pressant
(Ndlr : il n'avait sans doute pas lu la note de l'ADDM J2J à ce sujet ! Mais qu'on se rassure, le Marquis ne nous a pas tenu rigueur de cette incartade. Licebroquer n'est point jouer). Pas de problème. En attendant le retour du guide, je rassure le coureur non-voyant et me rassure par la même occasion sur le fait qu'il n'en a pas pour longtemps. Sauf qu'à ce moment-là, l'officiel chargé de donner le départ, s'approche de nous 2 et nous dit qu'il va nous faire partir un peu avant tout le monde, comme une marque de respect pour le concurrent handisport et pour éviter qu'il ne soit bousculé dans le départ donné sur l'allée en graviers. "Ah Heu... non, mais...
C'est pas moi... c'est l'autre... "
Le guide arrive sur ces entrefaites et rétablit la situation, avant de s'élancer avec le coureur non-voyant, 1 ou 2 minutes avant les autres concurrents et sous les applaudissements.
9h : le départ est donné.
A la sortie du parc du château, j'avise parmi les spectateurs Nathalie et le mari de Jojo, qui m'encouragent au passage. Je laisse partir le premier groupe pour rester concentré sur l'allure prévue au départ : 3'50/km. Je me trouve de ce fait parmi les hommes de tête d'un deuxième groupe emmené par le meneur d'allure en 2h45. Après 2 km à ce rythme, je stabilise mon allure autour de 3'45/km après m'être extrait du second groupe qui est sans doute parti un peu vite et va devoir ralentir par la suite. La première boucle, un tour de chauffe de 4,5km, nous fait tourner autour du Parc du Château et revenir par le bourg de Cheverny au niveau du départ, pour attaquer la première des deux grandes boucles. Postée à ce point stratégique, je croise à nouveau Nathalie qui m'encourage. Entre temps, le crachin s'est interrompu. La température est idéale... mais l'état dans lequel la pluie a mis les chemins qui nous attendent l'est nettement moins
La route enrobée laisse en effet bientôt la place à un chemin en calcaire stabilisé, rendu gras par les dernières averses, et parsemé de flaques nombreuses. Et ça fait des grands
splatch... Malgré ces conditions de course pas tip-top, je commence à remonter des coureurs. J'en passe deux en approchant du 8
ème km, peu avant d'amorcer le demi-tour, au kilomètre 10, qui nous ramène vers le château et nous fait renouer avec le bitume. Vers le 20
ème kilomètre, je reprends un des deux coureurs que j'ai en ligne de mire depuis un petit moment déjà. Le deuxième n'est pas loin devant, mais je décide de m'économiser et de veiller simplement à ne pas laisser l'écart s'accentuer. Le semi est passé en 1h18'40. Je suis dans le bon tempo, à peine trop rapide : 2 secondes au kilo. Les randonneurs qui empruntent le parcours du marathon à contresens nous encouragent au passage. Une bonne idée. Ca fait du bien.
Au 23
ème km, nous rentrons dans le parc du château pour "un p'tit tour et puis nous en allons" pour une deuxième grande boucle identique à la première sur ses 15 premiers km. Je retrouve à nouveau fidèle au poste ma supportrice n°1
qui a réussi entre temps à aller visiter le Château et est revenue m'encourager, pour la 3
ème fois sur le parcours. Le concurrent que je gardais en ligne de mire commence à prendre ses distances... et je réalise
(Mister Garmin m'y aide un peu mais en consultant le sensationnomètre, y'a pas d'doute non plus) que je suis en train de subir un vilain coup de mou
en passant de 3'45 à 3'55/km de moyenne. Ce coup de barre un peu prématuré - j'ai l'habitude de le rencontrer 5 ou 6 km plus loin - durera du 24
ème au 32
ème km où je porterai même la
chute de régime (décidément à la mode, même sous de si tempérées latitudes) jusqu'à 3'59/km
soit 15" perdues par km ou 1' par tranche de 4km
Est-ce le fait d'être photographié au 32ème km qui me rebooste ? -
" Allons, que diable, un peu d'orgueil, gars ! qu'est-ce que tu nous fais, là ?! tu vas vraiment finir comme ça ?! " - toujours est-il que l'allure revient un peu avec quelques relances rassurantes autour de 3'40 au kilo lorsque la pente semble m'y inviter. Le concurrent en ligne de mire, alias
l'homme en rouge, en a profité pour décamper. Mais, je remonte vaille que vaille et "regonfle le bonhomme" petit à petit. Je double encore un concurrent qui à mes encouragements répondra par un las "je finis en footing", visiblement cuit. La vitesse continue à revenir et au 39ème km, juste après être passé dans le hangar viticole, je remonte à nouveau sur un coureur qui conserve un bon rythme. Je décide alors le coup de bluff - façon
" ben, j'suis encore vachement frais, tu sais... c'est pas la peine de t'accrocher, gars ! " - et attaque à 3'35/km en tâchant de ne pas trop donner l'impression de peiner
. Et, bizarrement, ça passe. Et
ça double. Je relâche un peu l'effort au bout de 500m et maintiens mon avance en me retournant de temps à autre... l'air de rien
Le 41
ème est passé depuis longtemps et au bout de la route, j'aperçois maintenant une foule compacte dont se détache Nathalie qui après avoir visité l'
Expo Tintin (NDLR : le Château de Cheverny a inspiré à Hergé celui de Moulinsart) revient maintenant me haranguer
Je frétille comme une sardine et piaffe et accélère encore ! Sans m'y attendre, je double encore un dernier coureur, à 500m de l'arrivée, et finis ce marathon de Cheverny en 2h41'44, à la 7ème place. A 3 minutes de l'objectif, certes, mais satisfait
Il n'est que midi. Nous nous rendons aux douches, à 3km du village-marathon, après avoir marché jusqu'à la voiture : la solution idéale pour éviter ou limiter les courbatures du lendemain. Puis, de retour au village-marathon, nous nous restaurons en attendant Jean-Raph et les ADDM qui arrivent bientôt. Pascal et Renaud sont satisfaits de leur sortie longue, intégrée à leur
préparation 24h. Jean-Raph l'est un peu moins : il réalise son moins bon chrono. Jojo, quant à elle, réalise une superbe performance en améliorant son record personnel grâce à un très beau negative-split !
A 13h30, c'est déjà l'heure du départ
Il y a de la route... et Grand-Maman nous attend pour rentrer chez elle à une heure point trop indue. Le temps (qui passe) ne nous permet pas de nous attarder plus longtemps. Le temps (qui pleut) ne nous invite guère plus à partager cette mousse que j'aurais aimée plus collective. Et chacun s'en retourne donc à ses pénates, après un week-end humide mais néanmoins fort sympathique.
Christophe
Progression de l'allure et de la fréquence cardiaque par tranches de 4km
(entre les km 0 et 40)
|
4
|
8
|
12
|
16
|
20
|
24
|
28
|
32
|
36
|
40
|
Durée des
fractions
|
15'00
|
14'56
|
14'50
|
14'47
|
14'44
|
14'53
|
15'29
|
15'57
|
15'41
|
15'37
|
FCmoy
(bpm)
|
154
|
158
|
155
|
154
|
155
|
155
|
152
|
149
|
151
|
154
|