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L'Hexagone en courant... en famille et en diagonale(s)

Etape 19 - Maurrin - Ozourt

4 sections pour cette 19ème étape.
La trace de la première section est accessible ici.
Pour passer aux suivantes, utilisez le bouton... "suivant".
 
Section
Jusqu'à
A pied
A vélo
Distance (km)
19.1
Augreilh
CH
-
25.03
19.2
quelque part sur la voie verte
entre Augreilh et Nousse
NH
MH & HH
13.07
19.3
Nousse
MH
NH & HH
7.07
19.4
Ozourt
CH
-
9.19
 
Départ : 6h10  -  Arrivée : 12h20
 
 
54.36
 
Papa nous a quittés plus tard que les jours précédents pour parcourir les vingt-cinq kilomètres nous séparant d'Augreilh. Une portion assez sympathique malgré la fatigue ressentie par notre coureur et un passage plutôt monotone le long de l'Adour. Le reste de la troupe a également pu profiter d'une nuit plus longue. J'ai pris mon petit déjeuner après maman, laquelle s'est installée à l'avant pour bouquiner, profitant d'un rare moment de tranquillité. Il a ensuite fallu réveiller les petits. Hannah s'est trainée hors du lit en se prenant pour un loir. Elle s'est allongée sur la banquette en ronronnant, sur le dos, les yeux clos. Pendant ce temps, dans la capucine, maman se débattait pour habiller un Elias mal réveillé, se cognant la tête entre deux mouvements. Une fois la bataille du qui-veut-manger-quoi remportée, elle a pu s'installer derrière le volant. Sur la route nous avons à nouveau remarqué de petits arbres morts plantés devant les maisons, arborant fièrement leurs écharpes de papier crépon. Nous avons vu les mêmes panneaux que la veille, annonçant un mystérieux anniversaire. Reste à savoir quel est cet anniversaire que toute la région semble heureuse de fêter. Nous avons doublé papa peu avant d'arriver à destination. Maman s'est inquiétée en notant la fatigue de ce dernier. Notre passage l'a aidé à finir avec un peu plus d'énergie. Nous nous sommes garés près d'une mare autour de laquelle se dandinaient quelques canards. Hannah s'y est immédiatement rendue, revenant vite pour nous quémander du pain, repartant aussitôt avant de nous rejoindre enfin pour plaindre ces pauvres canards, forcés de nager dans une eau d'un vert douteux. Sur ces entrefaites maman a pu prendre son relais, flanquée d'Hannah et moi comme accompagnatrices. Nous nous sommes engagées sur une voie verte semblable à celle empruntée la veille. Ma sœur n'a pas tardé à se lancer dans un récit détaillé de ses futurs chiens et de leurs occupations respectives. Elle nous a ainsi présenté, dans un flot de paroles ininterrompu, ROOOC, un spécimen de la taille d'un cheval qui me détestera et passera le plus clair de son temps à me cracher dessus, Passiflore, une chienne pacifiste doublée d'une cuisinière végétarienne, Canibalou, son frère jumeau qui occupera ses nuits à mordiller le coup des autruches de la voisine, et enfin Vodka et Whisky, deux petits chiens alcooliques. Maman et moi avons tant ri que nous en avons eu du mal à avancer. Nous avons croisé de nombreux cyclistes et coureurs sur cette voie verte dont nous avons apprécié l'ombre. On s'est même attachées aux cailloux dans lesquels s'enfonçaient nos roues, comme prises dans de dangereux sables mouvants. J'ai relayé maman lorsqu'elle a eu couru treize kilomètres. Hannah s'était tue depuis longtemps, épuisée. Elle ne prenait désormais plus la parole que pour nous demander combien de kilomètres il nous restait à parcourir. La fin de mon footing se profilait quand j'ai entendu des bruits étranges derrière moi. Je me suis retournée pour voir Hannah allongée au sol entre nos deux vélos. Si je n'avais pas été occupée à reprendre mon souffle j'en aurais levé les yeux aux ciels. Vingt kilomètres lui suffisaient à m'égratigner le mollet de sa roue et à tomber de son vélo. Elle m'a rattrapée en pleurnichant après un certain temps. Nous sommes montées à bord du camping car deux kilomètres plus loin, au bord de la route. Maman a désinfecté la plaie d'Hannah, j'ai mangé un brugnon, regardé papa repartir pour un peu moins de dix kilomètres et nous nous sommes remis en route. Nous avons mangé tous les cinq à Ozourt. C'était une des premières fois que nous pique-niquions au complet. A Brassempouy nous avons fait un tour dans l'église de Saint Saturnin avant de visiter La Maison de la Dame. Nous y avons vu des ossements d'ours et de rennes, des dents de mammouth, des bijoux et des armes. Nous avons aussi pu admirer différentes statuettes retrouvées en France, en Autriche, en Italie et bien sur le visage d'Ivoire de la Dame à la Capuche, la Joconde de la Préhistoire. Alors que papa, maman et les loulous complétaient cette intéressante visite par des activités tournant autour des métiers des préhistoriens, je suis retournée au camping-car pour m'y reposer. Je ne suis pas restée allongée bien longtemps, le matelas dégageant une chaleur encore plus insoutenable que celle qui saturait l'air. On se serait cru dans un four et les volets tirés n'y changeaient strictement rien. Nous nous sommes ensuite rendus près d'une ferme dans laquelle on élève des canards pour nous installer sur l'un des emplacements prévus à cet effet. Nous avons fait recharger nos différents gadgets. Hannah et Elias sont allés saluer les deux chevaux blancs dont le parc nous fait face ainsi qu'un petit chien au pelage improbable qui ne ressemble à rien. Dans une bonne demi-heure nous nous installerons sur une table de pique-nique que nous avons découverte avec plaisir. Je me chargerai de couper des dés de melons, d'avocat et de pamplemousse, maman s'occupera de la cuisson des pâtes et, si je la harcèle assez longtemps, Hannah mettra la table en trainant les pieds, ronchonnant sur cette injustice qui lui est faite. Plus que deux jours de course…
 
A suivre…
 
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M
Plus que 2 jours de course ! Vous êtes quasiment arrivés ... Aussi, admiration et respect pour vous 5 ... Profitez bien de votre repos à l'arrivée. Bisous
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G
Plus la distance qui vous sépare de l'arrivée diminue et plus la fatigue augmente alors courage et profitez-en pour savourer ces derniers kilomètres du périple.
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A
Métaphore centbornarde... Je dirais que vous avez dépassé le 70ème kilomètre, là où commence la course dans la course, là où les éléments semblent se désagréger, là où la fatigue tire l'esprit dans<br /> les chaussettes. Mais c'est là aussi où on se dit qu'on n'a pas fait tout ça pour arrêter là. Tiens, je vous livre un petit remue-méninges, un extrait d'un livre, "Courir, méditations physiques de<br /> Guillaume Le Blanc":<br /> <br /> "[Testeur de métaphysiques]<br /> Il existe un moment où le coureur pressent qu'il n'est plus tout à fait dans son corps et qu'il n'est pas dans son esprit non plus. Il est à la rue, insituable, ni tout à fait dedans ni tout à fait<br /> dehors, dans un monde qui est le monde du coureur, où s'appartenir n'a plus de sens et où les espaces et les temps cessent de s'ordonner à la tyrannie d'un ici et d'un maintenant.<br /> Courir, c'est prendre la décision de continuer à courir, alors qu'il est possible à tout moment d'arrêter. […] Là est le choix crucial. […] L'oubli de ce choix crucial se nomme extase ou grâce; le<br /> rappel permanent à ce choix s'appelle lourdeur ou pesanteur.<br /> […] C'est pourquoi la course affirme une métaphysique de la liberté. Aucune vie n'est programmée pour courir : aussi la décision de changer d'allure et de devenir plus mobile, moins immobile,<br /> implique-t-elle déjà un saut dans la liberté, une manière de consentir à ce qui n'est pas encore."<br /> <br /> En plaçant la main en visière, au-dessus des sourcils, sûr que vous apercevrez le panneau libérateur "Hendaye". See you soon, friends.
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M
allez, un dernier effort, et les foufous auront atteint leur objectif !
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