6 sections pour cette 12ème étape.
La trace de la première section est accessible ici.
Pour passer aux suivantes, utilisez le bouton... "suivant".
Section
|
Jusqu'à
|
A pied
|
A vélo
|
Distance (km)
|
12.1
|
St-Pardoux le Neuf
|
CH
|
MH
|
24.36
|
12.2
|
Felletin
|
MH
|
CH
|
7.37
|
12.3
|
Le Chiroux
|
NH
|
-
|
12.36
|
12.4
|
Gentioux-Pigerolles
|
CH
|
-
|
10.39
|
12.5
|
Etang de Faux
|
NH et Monique
|
HH et Daniel
|
6.32
|
12.6
|
Faux-la-Montagne
|
HH, NH, CH et Monique
|
EH, MH et Daniel
|
0.69
|
|
Départ : 6h10 - Arrivée : 13h40
|
|
|
61.49
|
Quand j'ai ouvert les yeux sur l'obscurité, dont je savais qu'elle abritait ma tenue de sport, j'ai failli demander à papa si je pouvais me rendormir. J'ai chassé l'idée qui me taraudait, pris mon courage à deux mains et me suis levée. Je me suis habillée et ai pris mon petit déjeuner avec la sensation d'être séparée du monde extérieur par les parois troubles d'un cocon de lenteur. J'ai mis un certain temps à rassembler mes baskets, mon téléphone portable et ma veste imperméable, éparpillés à travers le camping-car. Papa et moi nous sommes finalement mis en route. L'air frais a eu tôt fait de me réveiller. J'ai tenté de prendre quelques premiers clichés, espérant saisir ainsi la beauté des paysages au crépuscule, mais chacun d'entre eux s'est révélé être flou ou sombre, ce qui m'a agacé. Papa m'a fait remarquer les nuages teintés de roses qui s'étiraient derrière nous, tel des lambeaux de coton. Nous nous sommes rapidement rendu compte que la route sur laquelle nous progressions ne cessait jamais réellement de descendre, ce qui a amené papa à s'interroger sur la prochaine bosse. J'aurais du m'attendre à une remontée aussi longue que pentue mais elle m'a prise de cours et j'ai bien cru que je n'en verrais jamais le bout ! Après elle papa et moi n'en avons plus vu de telle. En revanche nous avons pu admirer des champs clos, des rivières, des portions de forêt, de charmants petits murets de pierres, un château… Dans un contexte un peu plus "remuant" nous avons vu des troupeaux de vaches et de moutons, des oies, des chevaux, un impressionnant cheval de trait, mais surtout des chiens dont un élevage de cinq épagneuls et deux petits chiens se poursuivant tels deux gros lapins. J'ai pris mon relais au hameau de St Pardoux le Neuf. La fatigue musculaire accumulée pendant les 24 kilomètres précédents s'est ressentie au cours des premiers mètres avant de s'atténuer. Papa m'a annoncé une montée de col mais c'est une longue descente que nous avons vite entamée, surplombant les champs et la rivière ondulant sur le plateau. Les quelques montées que nous avons dû franchir étaient assez brèves mais je n'aurais pas voulu être à vélo. Arrivés à Felletin nous avons appelé maman, invisible à nos yeux. Les loulous et elle faisaient les courses un peu plus loin. Nous avons eu du mal à trouver le commerce en question dans toute cette grisaille. La ville de Felletin était, pour ce que nous avons pu en voir, industrielle et fade. On peut au moins lu accorder une certaine harmonie dans sa laideur. J'ai été soulagée de retrouver notre maison roulante, après plus de 7 kilomètres. Maman est partie seule pour sa première portion de l'étape, portion qu'elle a préférée à toutes les précédentes. Elle s'est baladée le long du Gourbillon, un cours d'eau aux eaux noires chargées d'écume bordé d'herbe verte. Nous avons doublé notre coureuse, accompagnée de mes grands-parents. Nous nous sommes garés un peu plus loin pour une partie du jeu des sept familles offert par papi et mamie. Hannah, Elias et mamie s'en sont sortis avec deux familles chacun alors que je n'avais pas même faillis en obtenir une ! Mes grands-parents nous ont vite quittés et nous leur avons dit à lundi avant d'aller attendre maman un peu plus loin. Nous nous sommes garés près d'un lac privé, grande étendue bleue sur laquelle se reflétaient les rayons du soleil. Je suis allée guetter maman au bord de la route, mon appareil photo bien en main. J'ai cru qu'elle n'arriverait jamais ! Le paysage m'a, et bien qu'il se limite aux bas côtés, distrait dans mon attente. Il était malheureusement trop tôt pour que nous pique-niquions ici et nous sommes donc partis dès l'arrivée de maman. Papa a couru sur une route à dénivelée positive entre les sapins, profitant d'un petit vent frais. Il a trouvé à ce relais un avant goût des Landes. A mi chemin il a croisé nos accompagnateurs du jour, Daniel et Monique, en voiture. Maman a fait leur connaissance sur l'accotement puis nous nous sommes tous rendus à Gentioux-Pigerolles, où nous avons pique-niqué. Elias et Hannah sont allés jeter un œil au monument aux morts bien particulier. En effet il n'a pas été inauguré officiellement, se montrant pacifiste en maudissant la guerre, ce qui n'a pas plu aux autorités. Daniel nous a offert un panier gourmand creusois qui nous a tous réjoui ! Le miel, en particulier, me promettait des réveils plus doux. Mais il n'était pas l'heure de manger pour maman, qui s'est remise à courir, accompagnée de Monique à pied et de Daniel et Hannah à vélo. Il faisait assez chaud mais pas autant que ce à quoi nous avions déjà eu droit. Maman a apprécié de discuter et a découvert, au fil de la conversation, que nos deux accompagnateurs étaient instituteurs. C'est donc avec ses deux collègues et sa fille qu'elle nous a retrouvés à l'Etang de Faux, dans lequel Hannah s'est trempée les pieds. Monique a, elle aussi, profité de ce point d'eau pour se rafraichir. Pour ma part je m'y serais bien baignée. Nous avons rejoint le camping de Faux la Montagne tous ensemble. Hannah et papa ont pris les devant, suivis de près par Monique. Elias, sur son vélo, et maman fermaient cet amusant défilé. Daniel et moi gravitions autour de cette petite troupe tels deux ions libres montés sur roulettes. Nous avons salué nos accompagnateurs en face du camping où nous passerons la nuit, heureux d'avoir partagé ce moment avec eux. Nous nous sommes ensuite installés. Un orage a assez rapidement éclaté, fouettant nos vitres d'une pluie violente. Nous avons dîné un peu après 18 heures. Etant garés en pente, nous avons dû surveiller à tout moment notre vaisselle, menaçant de quitter la table. C'était un sacré cirque ! Nous avons fini notre repas sur une délicieuse note sucrée, soit une crème liégeoise et une part de gâteau creusois aux noisettes qui avait comme un goût de revient-y. Par la fenêtre je peux voir la pelouse détrempée des emplacements que je vais bientôt traverser pour rejoindre les sanitaires. Dans quelques petites heures nous dormirons tous comme des bébés, si le temps nous le permet. En espérant que ce sommeil soit réparateur et nous permette de repartir du bon pied pour une treizième étape…
A suivre…