CR - 100km de Mécleuves - Part 2
à nouveau prêts à l'emploi.
Au sortir de Marieulles, on redescend la rampe - une section de 400m à 2%, orientée Nord-Sud - dans laquelle Christophe Béthune vient de nous croiser quelques minutes plus tôt, puis on quitte ce méridien mariole afin de s'engager sur le parallèle qui nous mènera jusqu'à Verny, via Sillegny et Pommérieux. Nous repassons bientôt sous l'autoroute et commençons à croiser les coureurs qui nous précèdent - nous arrivons au 35ème km quand eux quittent le 31ème - et dont la densité va croissant à mesure que l'écart grandit.
vont faire mal.
Les puls en attestent : le cardio voit rouge. La chaleur commence à faire des dégâts ! Pourtant, le ressenti n'est pas mauvais jusqu'à présent. Sans doute le fait de partager désormais la course de chaque cent-bornard y contribue. Nous croisons et saluons amicalement de nombreux coureurs, souvent accompagnés, dans la portion boisée qui nous mène jusqu'à Sillégny. C'est l'occasion de s'encourager mutuellement.
C'est ça, le cent-bornes ! On ne vit pas de tels moments sur un 10 kil - même sur marathon, ils ne sont pas légion ! - où, trop pressé d'en finir, endosse son plus bel habit de finisher précoce, contribuant ainsi à bannir une convivialité et une solidarité qui trouvent alors refuge dans les courses d'ultra - 100km, 24h, 48h, courses itinérantes, ... -, dernier camp retranché pour endurants survivants d'un noble Athlé peu débordant d'humanité. Viens, Rodrigue ! Maintenant, viens !
Distance Cumulée |
30 | 35 | 40 | 45 | 50 | 55 | 60 |
Temps / 5km | 24:13 | 23:04 | 23:14 | 24:30 | 25:46 | 25:29 | 25:33 |
Temps cumulé | 02:18:55 | 02:41:59 | 03:05:13 | 03:29:43 | 03:55:29 | 04:20:58 | 04:46:31 |
Pas moy | 04:51 | 04:37 | 04:39 | 04:54 | 05:09 | 05:06 | 05:07 |
D+ | 57 | 54 | 28 | 54 | 32 | 11 | 47 |
D- | 29 | 56 | 67 | 12 | 24 | 44 | 24 |
FCmoy | 136 | 141 | 141 | 143 | 137 | 137 | 141 |
Peu après le Km 38, on retrouve le ravito de Sillégny, toujours sur cette même place de village où,
Là, alors que je m'arrose et que Nathalie se restaure, nous sommes soudain apostrophés par Dom, l'accompagnateur de Nono, qui me shoote illégalement, facétieusement, en pleine séance de sauna improvisée, pendant que son coureur me croise à hauteur du ravito. Bonne course, les gars ! A tout à l'heure ! Ma foi, si cette photo dit vrai, on a plutôt l'air de s'amuser ! en plongeant à pic sur le cours d'eau qui s'étire paresseusement en contrebas du village, à la cote 180. De là, on repartira patiemment pour grimper progressivement, à sur 1,5km, jusqu'à l'entrée de Pommérieux-gare, lieu du passage au marathon. Nathalie envoie un texto au groupe "100km" de son portable, préparé ensemble la veille, pour annoncer un premier marathon en 3h16. On est dans les temps. C'est tout bon.
La traversée de Pommérieux-gare, puis de Verny par la rue de la gare me fait le même effet qu'à l'aller : vivement qu'on quitte cette section ! C'est bientôt chose faite puisqu'il faut maintenant gravir la rue du château jusqu'au carrefour où nous ne reprendrons pas la rue des Fontenotes empruntée à l'aller - celle-ci est en sens interdit ; ce serait trop bête de se faire verbaliser aujourd'hui - mais la rue d'Orceval qui nous ramène bientôt au ravito des Km 22 et 44, lieu des premier et deuxième passages de relais. Les encouragements sont aussi fournis qu'à l'aller et font du bien.
dont on ressort presque aussitôtLa traversée de Pommérieux-gare, puis de Verny par la rue de la gare me fait le même effet qu'à l'aller : vivement qu'on quitte cette section ! C'est bientôt chose faite puisqu'il faut maintenant gravir la rue du château jusqu'au carrefour où nous ne reprendrons pas la rue des Fontenotes empruntée à l'aller - celle-ci est en sens interdit ; ce serait trop bête de se faire verbaliser aujourd'hui - mais la rue d'Orceval qui nous ramène bientôt au ravito des Km 22 et 44, lieu des premier et deuxième passages de relais. Les encouragements sont aussi fournis qu'à l'aller et font du bien.
Nous nous élançons sur la voie piétonne menant, au bout de 400m, au parking du Groupe fortifié de l'Aisne qu'on laisse sur notre gauche pour grimper jusqu'au carrefour permettant de traverser la très passante D913. Puis on s'engage sur la route d'accès à la Voie Verte du Vernois en passant le Km 45 en 3h30. Je continue mes petits calculs : 2x45+10=100 ; 2x3h30+50'=7h50 ! Roule, ma poule ! Ca va le faire !
Il y a juste un petit détail qui me fait tiquer : les puls qui devraient être autour de 134/135 gravitent maintenant autour de 143. L'allure, quant à elle, est passée sous les 4'50/km mais cela semble normal, étant donné le dénivelé positif (D+) de cette section, nettement supérieur à son D-, comme un peu plus tôt pour la section 6 (2
L'entrée de la voie verte se fait en descente, avec quelques sections pavées, mais sans ombre... les arbres qui bordent la voie n'étant pas suffisamment hauts. Nous croisons quelques joggers du dimanche que nous saluons. J'ai, pour la première fois, la sensation de ne plus être tout à fait à l'aise mais déjà un petit peu à la peine. Et quand nous arrivons enfin à l'ombre, c'est pour attaquer un bon raidillon à 3% qui me pousse à raccourcir la foulée, sans pour autant augmenter sa fréquence, afin de m'économiser. L'allure chute bientôt sous les 12km/h.
(NDLR-magot : hier) qu'il a rendu son dossard aux bénévoles du 57ème km.
. Son allure n'est plus du tout la même. Comme nous le dépassons, juste avant le ravito du Bois de l'Hôpital, je tente de l'encourager en l'assurant que "ça va revenir" - ça revient toujours ! Il m'apprendra plus tard voyage intérieur tout en zénitude introspective et de chevauchée fantastique tout en puissance retenue, la mi-temps n'étant certes pas le bon moment pour lâcher les chevaux. Au lieu de cela, je commence à peiner, à perdre de l'énergie, en cherchant seulement à maintenir un petit train, bien plus lent que celui prévu. Tchou, tchou ! Nathalie et moi nous enfonçons dans les bois pour une deuxième mi-temps à la tonalité incertaine.
A ce stade, je devrais être serein encore, dans un mélange de C'est décidé : ce kilomètre de chemin caillouteux qui tangente l'Etang Peigneux ne sera pas repris lors de la prochaine édition. A vrai dire, cela était déjà programmé, l'utilisation de cette section constituant un pis-aller imposé par
On fera ainsi d'un caillou deux coups.Nathalie est particulièrement impatiente de quitter le chemin pierreux, non pour se retrouver à découvert et commencer à se muer en homard - une métamorphose qui atteindra son climax peu avant 16h, au terminus Thermidor - mais parce que les cahots lui imposent une concentration de chaque instant et une certaine crispation sur la selle et le guidon. Dans le petit panier, les bidons qui étaient restés bien sagement à leur place, coincés entre la galette et le petit pot de beurre, la casquette et les carrés de serviette éponge, bringuebalent à présent, comme possédés par la danse de Saint Guy. Enfin nous débouchons sur la route de Chesny qui va nous permettre de rejoindre la zone artisanale de Peltre au Km 53.
A l'entrée de Peltre, les bénévoles qui tiennent le poste de ravitaillement nous encouragent. Parmi eux se trouve Didier Krebs qui était inscrit sur le 100km et avait participé aux deux reconnaissances organisées en mars, avant de se blesser peu de temps avant l'échéance et d'offrir son aide comme bénévole. Merci encore, Didier !
Distance Cumulée |
50 | 55 | 60 | 65 | 70 |
Temps / 5km | 25:46 | 25:29 | 25:33 | 27:10 | 33:10 |
Temps cumulé | 03:55:29 | 04:20:58 | 04:46:31 | 05:13:41 | 05:46:51 |
Pas moy | 05:09 | 05:06 | 05:07 | 05:26 | 06:38 |
D+ | 32 | 11 | 47 | 32 | 8 |
D- | 24 | 44 | 24 | 29 | 6 |
FCmoy | 137 | 137 | 141 | 137 | 120 |
en 4h47.
Dans la longue ligne droite qui nous fait pénétrer dans Mécleuves, Nathalie envoie son petit texto périodique, déclenchant une rafale de retours amicaux et chaleureux. Ces encouragements me font beaucoup de bien, même si je sais que, comme moi, Emmanuel, Olivier, Marie et d'autres ont sans doute effectué le rapide calcul mental confirmant que les moins de 8h ne seront pas encore pour cette fois-ci.
Midi sonne au clocher de Mécleuves alors que nous traversons le village en direction de Lanceumont.
Nous remontons maintenant à un rythme de sénateur la rampe que nous avions dévalée cinq heures plus tôt. L'inversion de la pente ne saurait être la cause principale de ce ralentissement, pas plus que d'imaginaires bouchons dont quelque foireux Diafoirus de banlieue pourrait toujours nous guérir - croyez-moi, on vous apprendra, au Rectorat, comment recta faire les CLIS taire - avant de nous remettre sur la voie, mais en nous rendant nos jambes.
Je laisse Sylvain reprendre de l'avance, son allure étant nettement supérieure à la mienne. Dans la nouvelle rampe qui mène - du gaulois *gobbo, « bec, bouche » - le tour de passe-passe espéré et ma voix s'éraille et ma voie déraille et mon épouse s'inquiète de ce que ma course ne soit plus si quiète. Ah, Chimène...
, à l'entrée du virage qui nous fait passer au-dessus de la voie ferrée, je marche pour la première fois. Quelques foulées seulement. Besoin de reprendre mon souffle. Besoin de fraîcheur. J'aimerais savoir remplacer ce besoin-là, impérieux, par une envie de courir qui commence à faire défaut... mais de lointaines références me hèlent depuis le désert lèvement de Sabine m'interdit tout-de-go La traversée de Courcelles-sur-Nied se fait dans un état second, bien qu'il ne s'agisse que de l'aller. C'est donc dans un tiers état que tout à l'heure je repasserai par là. Nous traversons la Rue de Metz pour prendre immédiatement, et presque en face, celle de la Nied qui nous amène au début de la Voie Verte du Pays de Pange et au ravito du Km 66 où je prends le temps de m'arroser copieusement le visage, les bras, les cuisses.
La section qui suit ne présente aucune difficulté technique. Nous venons de nous engager sur le tracé d'une ancienne voie ferrée, quasiment horizontale, et le dénivelé des 24 prochains kilomètres - 12km aller, 12km retour - sera de ce fait négligeable, à l'exception du demi-tour effectué au pied du château de Landonvillers. C'est pourtant là que je reçois le coup de massue qui manque mettre un terme précoce à cette aventure.
Entre le Km 67 et le Km 68, peinant à soutenir une allure pourtant bien modeste, je dois finalement m'arrêter, hagard. Continuer ? Arrêter ? Je ne sais plus ce que je dois faire. Nathalie est un peu désemparée. Elle ira jusqu'à me dire que j'ai le droit d'abandonner. Avec le recul, je mesure l'inquiétude qui a dû être la sienne pour lui inspirer pareille suggestion. Je la mesure plus précisément encore en me remémorant que j'ai fait plus qu'envisager cette option-là : pendant quelques secondes, j'ai baissé les bras, jeté l'éponge. C'est
ce qui m'a réveillé. En sursaut. Un sursaut faiblard, certes, mais salutaire. L'abandon n'est jamais chose aisée, mais cette fois-ci, p il est tout bonnement impossible, impensable.Alors, on repart, aussi vaillamment que possible, pour un 69ème kilomètre semi-halluciné - 69, Km héroïque - pendant lequel, aidé par Nathalie qui me presse et m'enveloppe de paroles aimantes6, je reviens à la réalité, pompant sans vergogne dans les différents bidons dont mon accompagnatrice a récemment refait le plein.
La micro-pause qu'on s'autorise à Pange, au point de ravitaillement du 70ème km, achève de me ressourcer et de me révéler la nature de l'épisode que nous venons de traverser, quand un arrosage généralisé - z'auriez pas un éléphant bleu, siouplait !? - et un gobelet de Coca descendu cul-sec me remettent illico sur les rails, reboosté comme jamais, paré à repartir sur une allure d'occasion, rechapée, mais déjà plus alerte que le tortillard soutenu sur ce 69ème km : je viens de réchapper, avant que d'être rechapé, à un début d'insolation doublé d'une belle hypoglycémie (ma réaction au Coca ne laisse aucun doute à cet égard) et n'ai rien vu venir !
Si j'avais encore quelque hésitation sur la décision à prendre, en me figurant les 30km restant à parcourir, Clare et Sarah qui officient au ravito de Pange, lèvent mes derniers doutes par leurs encouragements et l'enthousiasme dont elles débordent ! Et Nathalie et moi repartons regonflés à bloc.
La section suivante - de Pange à Landonvillers via Courcelles-Chaussy -, je la connais par coeur pour l'avoir copieusement arpentée au cours des 9 dernières semaines, d'abord en solitaire, puis avec Nathalie à vélo à mesure que les sorties longues s'allongeaient.
Nous quittons le point central de Pange et son ravitaillement sis sur la placette de la mairie pour reprendre la voie verte dont les 2 premiers kilomètres sont bitumés.
Nous n'avons pas fait 200m qu'au loin nous distinguons confusément - pour mémoire : je recouvre seulement, progressivement, mes sens égarés - une forme noire se dirigeant vers nous. Encore 20m et les choses/formes se précisent quand nous croisons Eric Thomas - dossard 203E et éminence haute en couleur des locales Foulées de Tom - qui surgit hors de ma nuit et nous salue de la pointe de l'épée, lancé à vive allure vers le FSE et la victoire de l'équipe 203 : Les Foulées de Tom 1.
Encore environ 1h de course pour toi, Eric.
Un peu plus pour nous.
Au Km 72 - Panic in Detroit VS Pangéenne Sérénité - nous retrouvons le sol de concassé blanc en entamant une section d'1km bordée de hauts feuillus qui apportent une fraîcheur attendue et fort appréciée. Puis, juste après être passés sur la Nied et avoir salué des randonneurs surpris en plein pique-nique, profitant de quelques tables installées là à cet effet, nous croisons le chemin d'accès au village de Chevillon que nous laissons sur notre droite pour poursuivre, toujours droit devant nous, sur notre voie verte. Celle-ci propose maintenant une longue section, rectiligne, horizontale et à découvert, avec un coup d'oeil possible - l'aurez-vous eu ? - sur le Chateau d'Urville, à gauche, sis dans l'enceinte du lycée agricole de Pont-à-Chaussy. Ladite section prend fin quand on arrive à une scierie annonçant le retour à la civilisation et l'arrivée à Courcelles-Chaussy. On emprunte alors la petite Route de la scierie, tournicotant d'abord entre les vergers avant d'entrer dans le début de la ZAC St-Jean, pour arriver enfin à un giratoire qui nous fait traverser l'ex-N3 (Metz-Saint-Avold) et nous propulse sur la toute dernière section de 4km, après un bénéfique passage au stand de ravitaillement du Km 74, tenu par des bénévoles du club Courir à Courcelles-Chaussy7.
Le CCC organise chaque année, début septembre, une Course des Sangliers dont les 4 premiers km sont ceux qu'il nous reste maintenant à parcourir avant de faire demi-tour à Landonvillers pour repartir vers le FSE de Lanceumont.
Distance Cumulée |
70 | 75 | 80 | 85 | 90 | 95 | 100,4 |
Temps / 5km | 33:10 | 29:04 | 28:03 | 28:53 | 30:09 | 28:57 | 29:33 |
Temps cumulé | 05:46:51 | 06:15:55 | 06:43:58 | 07:12:51 | 07:43:00 | 08:11:57 | 08:41:30 |
Pas moy | 06:38 | 05:49 | 05:37 | 05:47 | 06:02 | 05:47 | 05:28 |
D+ | 8 | 13 | 23 | 15 | 12 | 29 | 48 |
D- | 6 | 16 | 28 | 7 | 16 | 35 | 30 |
FCmoy | 120 | 128 | 131 | 128 | 123 | 125 | - |
13h15 - Dernière part de quatre-quarts
Je m'arrose à nouveau copieusement, en prenant mon temps, au ravito de Courcelles-Chaussy. J'enlève la montre pour plonger les avant-bras dans la poubelle remplie d'eau froide. J'arrose les cuisses, la nuque et tout ce qui peut décemment être arrosé en public. Il faut, coûte que coûte, refroidir la machine dont la température inexorablement croît, alors que l'astre diurne, au zénith, nous gratifie d'un chaud show, gratiné à souhait, gratinant nos corps brûlants, et qu'un quart de notre course reste à faire jusqu'à l'arrivée à Lanceumont, quand la moitié de la sienne l'occupera encore - à décliner lentement, trop lentement -, jusqu'à se coucher enfin à l'horizon.
Depuis quelque temps déjà, à l'approche du 75ème km, je calcule - comme plus tôt ce matin en approchant du 30ème - à quel endroit nous devrions croiser Christophe Béthune. C'est chose faite au moment où nous quittons la ZAC St-Jean pour retrouver la quiétude de la voie verte, lorsque cette appellation redevient légitime, nul fragment de béton ou trace d'activité humaine ne souillant plus notre environnement immédiat. Christophe a donc désormais entre 6 et 7km d'avance sur moi. Et entre lui et moi se trouvent Olivier et Sylvain qui ont creusé un écart dont je n'ai pour l'instant aucune idée mais que je vais bientôt pouvoir mesurer.
La tranche "75-80" me voit reprendre du poil de la bête. Sans doute un clin d'oeil inconscient à cet instant magique autant qu'éphémère qui nous avait fait croiser la trajectoire d'un marcassin, au même endroit, lors d'une de nos sorties longues préparatoires. Passé le premier moment d'attendrissement et de flottement, nous avions sans tarder profité de l'allée royale - la voie verte - devant nous déployée pour allonger la foulée et tâcher d'éviter la laie furibarde susceptible d'émerger des mêmes fourrés.
5'37 au kilo... Dans l'absolu - mon "absolu"... très théorique, très personnel, très relatif... un comble ! bien qu'on soit plutôt présentement -, c'est une minute de trop, soit 5 minutes perdues par tranche de 5km. Pas de quoi pavoiser par conséquent. Mais j'ai pourtant la sensation de revenir un peu dans la course. Sans doute le fait d'avoir croisé et encouragé le premier n'y est pas étranger.
Nous allons maintenant pouvoir mesurer les écarts avec
Comme prévu, c'est Olivier que nous croisons tout d'abord, au début de la longue courbe du 77ème km qui nous conduit vers le ravito et rendez-vous parental. Il a donc 4km d'avance sur nous. Wow ! Rétrospectivement, je réalise l'ampleur du coup de mou d'il y a dix bornes... avant de relativiser ce point de vue par trop négatif : l'accroissement de l'écart avec Olivier tient sans doute à ma baisse de régime mais également à sa propre course ; or je le sais capable d'avoir maintenu voire augmenté l'allure depuis le passage au FSE au Km 62. Il n'est pas dit, par contre, que Sylvain, coureur rompu à des distances plus courtes, ait pu gérer ces 15 dernières bornes avec une telle maestria. Nous allons bientôt savoir cela.
Nous allons donc maintenant, comme ce matin - après le demi-tour de Marieulles, croiser tous les concurrents encore en lice. Tous ? Non ! Car un cent-bornard s'est engagé sur mes talons et à mon insu dans la landonvillienne bouclette du 78ème km : - SHAKIR-KHALIL (dossard 113), affichant des références8 qui m'avaient fait enregistrer ce nom-là dans une case - elle s'était refermée depuis, mais s'ouvrira bientôt d'elle-même, laissant Tarique jaillir tel un diable hors de sa boîte -, va faire une fin de course magnifique, p
- et vous trouvez ça drôle ?9- de ce que la fusion des anciennes communes de Landonvillers et Courcelles-Chaussy date de 1972, coïncidant avec la première édition des 100km de Millau, et imposant par conséquent - si on veut / pourquoi pas - que notre 100km de Lorraine rejoue ce trait d'union en utilisant l'intégralité de la Voie Verte du Pays de Pange.
sur le retour de Landonvillers, s'amusant au passage La section entre les Km 78 et 82 nous ramène paisiblement, à un train de sénateur10, au ravitaillement de Courcelles-Chaussy. Là, fidèle au protocole improvisé au Km70 et adopté depuis, je descends un gobelet de Coca11 et repars de plus belle, à une allure toujours faiblarde, certes, mais le moral à nouveau gonflé à bloc.
10 Après le Clash du 49-3, asséné au Km 70 par un Roi Soleil hégémonique, on maintient désormais les débats à hauteur de 5'45/km, par précaution, par discipline, et surtout parce qu'on ne peut plus guère mieux faire.
11 Le "Coca" s'avère être du "Cora-Cola" en réalité. Pour la prochaine édition, on gagnera à utiliser l'original plutôt que la copie. Ceci est plus flagrant encore concernant l'eau minérale gazeuse, puisque la St-Pierre proposée aux ravitos ne contient que le quart du sodium fourni par la plus classique St-Yorre, à volume équivalent.
Km 82 à 86 : à défaut de ressort, des oscillations...
Pendant un court moment, dans la longue ligne droite à découvert qui débute à la scierie/sortie de Courcelles-Chaussy, j'ai l'impression de pouvoir revenir sur Sylvain que j'aperçois environ 500m devant. Mais je le perdrai bientôt de vue, à la faveur d'un passage surélévé au-dessus de la Nied et des courbes successives de la voie verte jusqu'à Pange. Sylvain m'avouera par la suite (à l'arrivée) s'être rendu compte que je revenais et avoir alors réussi à pousser la machine à 4'40/km, ce que je suis bien incapable d'aller chercher à ce moment-là. Au passage de la Nied, je relève le nez... plus de Sylvain ! Ca me met un petit coup au moral et l'allure en prend un coup également. En arrivant à Peltre - @ Clare & Sarah's - le pas moyen est passé de 5'37 à 5'47 au kilo, malgré la relance de début de section. Je suis donc en chute libre, tel une maison Usher soixante-huitarde. Mais ce finish m'est cher et d'arriver me tarde.
Passé le ravito du 86ème, toujours aussi nourri en encouragements de la part de Clare et Sarah, nous retrouvons l'allée ombragée qui longe le parc du Château de Pange. Cette section reliant Pange et Courcelles-sur-Nied s'avèrera paradoxalement la plus casse-pattes du parcours, bien qu'une des plus plates également. C'est là qu'à l'aller beaucoup ont craqué - Olivier et Tarique m'avoueront avoir eu un coup de mou eux aussi vers le 66/67ème - et qu'au retour je suis à nouveau en train de gentiment sombrer. Oh, ce n'est pas le Titanic. Je suis juste à genoux dans la pataugeoire du petit bain, avec les petits enfants qui me dévisagent, mi-perplexes, mi-rigolards, mi-inquiets... notamment de cette triple moitié qui nous fait déborder l'unité et navre ces taupins de bambins qui bientôt quitteront Mat'Sup pour intégrer quelque avenant CP.
Précisément, le CP du Km 90 approche alors que le clocher de Courcelles-sur-Nied se découpe dans le ciel bleu de plomb, au bout d'une longue courbe à gauche et à découvert, à l'issue de laquelle nous retrouverons un peu de verdure et de fraîcheur. Mais est-ce vraiment Courcelles-sur-Nied qu'on aperçoit là-bas ? N'aurait-t-on pas imprudemment, incidemment, involontairement - et je me demande bien comment -, ouvert une brèche dans l'espace-temps qui nous aurait transportés à St-Georges-de-Luzençon ? La question se pose tant est frappante entres ces deux sections : la mosellane "Pange/Courcelles" et sa grand-tante aveyronnaise "St-Georges/St-Rome". En effet, qu'on se lance sur les 100km de Mécleuves ou sur ceux de Millau, c'est à coup sûr LA section dont on se méfiera le moins, celle dont on profitera - pense-t-on - pour dérouler la foulée, dégourdir les papattes et se refaire la cerise... avant qu'elle vous plombe traîtreusement, sans l'air d'y toucher, vous laissant sur le carreau tel une part entamée de clafoutis dénoyauté. Et vous trouvez ça drôle ? Non ! Mais on va s'accrocher.
Sur ces belles pensées et alors que je plonge avidement la trompe dans la poubelle emplie d'eau de l'oasis courcellienne, atteinte péniblement d'un pas encore ralentissant, nous sommes doublés par un bolide blanc étincelant, accompagné d'un cycliste en qui je reconnais immédiatement Sébastien Albert12. Je suis un peu surpris car Sébastien accompagnait initialement Jacky Corbillon que je ne reconnais pas dans le coureur qui vient de nous rattraper. Séb m'expliquera après coup que Jacky ayant dû mettre le clignottant à mi parcours, il a alors proposé à Tarique, parti en solo, de l'accompagner jusqu'au bout - c'est ça le cent-bornes !
Tarique me gratifie d'un large sourire et me lance "on va chercher le troisième ?"
J'voudrais bien... mais le bon sens populaire d'Annie Cordy me revient - ce que corps dit, curé nie - qui m'interdit de prendre part à la chevauchée fantastique amicalement proposée par ce grand gaillard, étonamment frais après 90 bornes en plein cagnard. Je dois donc avouer à Tarique que je vais finir tranquillement, ne me sentant pas capable de le suivre. Dans la foulée, le Chevalier Blanc repart au galop, me faisant une grosse impression, confirmée a posteriori par les résultats : Tarique finira en 3ème position, nous prenant à Sylvain et moi-même respectivement 4'15 et 6'15.
en bifurquant à angle droit dans la petite Rue de la Nied qui va nous ramener gentiment sur la Rue de Metz avant de nous engager sur le dernier tronçon menant au FSE et à son haricot : la bucolique D70, zigzaguant de Courcelles à Lanceumont, avec deux petites bosses qu'on sentira passer.
Nous croisons de moins en moins de coureurs. Il se passe maintenant de longues minutes avant qu'un concurrent apparaisse au loin devant nous, progressant en sens contraire, puis encore de longues secondes avant qu'on le croise, avec ou sans accompagnateur à vélo. Encouragements mutuels. Pour eux plus que pour nous qui sommes presque rendus à présent.
Alors que nous dévalons - quelle blague ! - la pente empruntée 93km plus tôt et qui va à nouveau nous faire entrer dans Lanceumont, Nathalie et moi croisons Olivier Schaub, passablement entamé mais toujours aussi facétieux qu'à l'accoutumée, qui nous lance un jovial "Ah, c'est bon maintenant : c'est le dessert !", avant de poursuivre en direction de Landonvillers. Courage, Olivier ! Bonne route !
se traduisant par un regain d'énergie de derrière les fagots.
Hop ! J'allume une petite flambée, autour de 5'30 au kilo, et c'est reparti - à la zyva comme je te pousse - pour les 6 derniers kilomètres. Et on relève la tête, que diable !
Je réalise après coup, que nous avons failli croiser Olivier Cabrera qui a dû arriver dans la cuvette de Lanceumont a peu près au moment où nous sortions du haricot. Le premier, lui, est déjà arrivé depuis 20 bonnes minutes lorsque nous passons le Km 94, derrière le car-podium.
Dans les virages du centre de Frontigny, alors que mon GPS bippe une deuxième fois pour me rappeler qu'il n'en peut plus, nous passons Pierre Weber, de l'équipe Cora Informatique, à qui nous devons un bel album-photo de cette journée.
Puis, au bout de la ligne droite qui traverse le village, Nathalie s'arrête au ravito du 57ème juste avant qu'il soit démonté - tout le monde sera bientôt passé au 57ème km pour arriver barrière horaire fixée à 16h - et au moment précis où la batterie de mon Garmin expire enfin : bip, bip, bip... plus de chrono, plus de satellites, GéPé-exit.
Viennent ensuite les deux courbes pour passer sous la voie rapide, puis la rampe le long de cette dernière et enfin le plongeon sur le premier giratoire qui nous fait passer à nouveau sous la D955 et nous ouvre en grand le boulevard d'entrée dans Mécleuves. Je ne sais pas si je suis le seul à avoir ressenti cela, mais cette Rue de la Croix du Mont, longue de quelque 500m, m'a donné l'impression d'être sur les Champs Elysées, à l'arrivée du Tour. C'est dingue, les endorphines, les tours que ça peut vous jouer !
Pendant ce temps, l'ami Sylvain, aka le Coq Gaulois, boucle son premier 100 bornes en 8h39 et en 4ème position. Apparemment ravi autant que rôti, il s'épanche bientôt au micro de Marcel...
Attention, Sylvain ! Il va falloir être relativement concis
Tu as 2 minutes 
Que dire après ce nouveau périple, vécu avec la double casquette de coureur-organisateur ?
Ce fut dur. Très dur. On n'est pas passé loin d'un nouvel abandon.
Mais, au final, les Parques m'ont souri. Et le sous-titre de cette valse autrichienne - qu'il m'est arrivé d'arpenter au petit trot, profitant de stages professionnels parisiens - est tout sauf inapproprié.